Excusez-moi du titre très basique. J’ai des problèmes d’élocution. Ce qui est normal, vu mon âge. J’ai dix jours et je n’ai pas encore acquis le langage. C’est Louise qui essaie de traduire mes pensées. L’écriture n’étant pas sa tasse de thé, nous avons donc décidé de faire appel à un nègre*. Un nègre blanc, plus précisément un nègre Inuit. Nous aurions pu travailler avec un nègre noir, cependant l’expression « nègre » serait devenue péjorative.
La dernière phrase n’est pas de moi mais du nègre. A dix jours, je n’ai aucune idée du côté obscur de l’homme.
Mes premiers dix jours se sont déroulés, comment dire ? Le pied. Je mange, je dors et je fais pipi sur mon papa. D’ailleurs, c’est devenu mon passe-temps favori. Dès que mon père me change, je soulage ma vessie. J’ai le sens de la visée. Je l’arrose deux changes sur trois.
Hier, j’ai même réussi l’exploit de lui « pisser » dessus en ayant ma couche. Il me tenait dans ses bras. J’ai réussi à dégager mon zizi et j’ai imbibé ses vêtements. Qu’est-ce que je m’éclate !
Je préserve ma maman. D’ailleurs, il faudrait être débile pour souiller son garde-manger. Je suis collé constamment à elle, du moins à deux outres pleines de lait. Parfois, lorsque je regarde ma mère, j’ai comme une hallucination, j’aperçois une tétine géante. Serait-ce le commencement d’une métamorphose ?
Par contre, j’évite de hurler. J’ai peur que mon père ne le supporte pas. Je ne désire pas avoir le syndrome du bébé Orangina : secouez-moi, secouez-moi.
J’ai surpris une conversation où il était question de bateau. C’est quoi ce truc ?
* Personne qui ébauche ou écrit anonymement les ouvrages signés par un autre (Petit Robert)
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