Le quotidien

 

Bonjour,

Un café s’est sournoisement invité sur mon ventre. Il y a planté ses dents brulantes. Jusque-là, je l’utilisais en l’ingurgitant pour activer les trois neurones encore présents,  j’ignore les effets lorsqu’il est appliqué sous formes de cataplasme.

    L’effet est étonnant. Le café a réveillé Antonin qui descend. À moins qu’il ne soit somnambule. L’arrivée d’Antonin est un cas force majeure qui  interrompt momentanément la page d’écriture.

Je reprends la page d’écriture. Il est seize heure trente. Les enfants viennent de d’ingurgiter le goûter. Ils regardent les Octaunautes (série préférée d’Antonin). Cette série est un condensées d’inepties qui ont le don de m’agacer. Certaines séries sont récréatives et instructives, mais il y en a d’autres ou je frise l’apoplexie. Malheureusement ce sont les séries préférées de mon fils. Je me bagarre tellement avec lui sur tout et rien, que sur la télé je laisse tomber. Evidemment, il ne regarde que des émissions pour enfants. J’attends qu’il ait atteint l’âge de cinq ans pour l’autoriser à mater des films interdits aux moins de dix-huit ans*.

Avec Antonin les gestes du quotidien ont parfois (heureusement, avant c’était souvent) tendance à se transformer en corvées que Hercules lui-même délaisserait. Descendre de la voiture, mettre les chaussures, retirer les bottes, monter dans la voiture, descendre de la voiture, sortir du bain, éteindre le moteur du bateau, s’amarrer en marche avant, se garer en marche arrière en voiture, prendre une chaise, éteindre ou allumer les lampes, omettre les essuies glaces, ouvrir les volets, aller à l’école, manger, faire les courses…demande une action préventive afin qu’il n’explose pas et cela ne marche pas à tous les coups. C’est la même chose à l’école. Notre pauvre maitresse souffre le martyre. Encore nous sommes des parents adorables et compréhensifs : il ne fréquente l’école qu'à mi-temps. La semaine dernière notre maîtresse était en arrêt de travail. Notre gamin l’avait épuisé. J’admets qu’il n’est pas le seul enfant à être expressif. Heureusement que sa mère et moi apprécions les enseignants, sinon nous imposerions Antonin à plein temps. Ce qui contribuerait à l’éradication du corps enseignant.

Heureusement que j’ai  des filles. Quoique !

* Au cas où l’ASE trainerait sur le Blog : mater des films interdits aux moins de dix-huit ans est  une blague.

 Nous sommes des parents responsables, d’ailleurs nous avons toujours mis du calva dans le biberon afin de vermifuger  nos bambins. Dans le petit déjeuner, nous y incluons un petit jus de fruit issu de l’agriculture biologique et de l’alambic, et conservé en fût de chêne. Cette méthode permet d’avoir une date de conservation beaucoup plus longue.

 Ma femme et moi rajoutons du café à notre mirabelle afin d’être moins énervé. Mais cela va cesser, notre fournisseur c’est barré en Bretagne.

Tentative

Bonsoir,

Je tente l’impossible : écrire un texte avant de cuisiner le repas du soir. Normalement, j’écris à l’aube avant de préparer le petit déjeuner. A cette heure matinale, j’ai les idées claires. Elles n’ont pas encore été polluées par les multiples micros évènements de la journée.

Aujourd’hui la pollution a été importante. Elle est due à un nuage de particules composées d’imprévus et de prévus :

 La pluie, des bruits, un calendrier aux saints nus, un entretien avec la maîtresse d’Antonin, des écouteurs inattentifs, un rendez-vous chez le médecin qui suit Vivien à Rouen, un poisson rouge daltoniens, le turbo de la voiture qui siffle comme un merle, Louise qui a une migraine,  mon nègre qui en a marre d’être noir, un rendez-vous chez un spécialiste pour mézigue, un fakir allergique aux clous, un dictionnaire dyslexique, des recherches sur internet, un baromètre dépressif, les voix de la télé,  « que fais-je à manger ce soir ? », des câlins, une machine à coudre sans fil, des partages sur un site de partages, une interrogation sur l’avenir, des cyclistes pressés par une cystite… et j’en passe.

Toutes ces particules ont obstrué les sens de l’écriture. La tentative ne restera qu’une tentative.  

Nous sommes vraiment mal barrés

Hier j’ai été chiant, j’ai apprécié. Aujourd’hui rebelote, je recommence. Promis, juré, c’est la dernière fois. Demain je serai aussi adorable qu’une plante carnivore.

Hier j’écrivais que nous étions mal barrés. Pourtant il y aurait bien une solution.

Harmoniser tous les systèmes sociaux et avoir un salaire minimum semblable dans toutes les nations serait la solution. Ensuite il serait possible de l'étendre dans tout l’univers lorsque nous aurons rencontré des extra-terrestres, en espérant qu’ils soient vraiment extras.

Le problème sera de faire avaler la pilule aux financiers et aux spéculateurs qui sont en général les mêmes personnes. Je pense qu’un verre d’eau sera insuffisant. Je les  comprends. Perdre son gagne-pain n’est pas facile. Si la pilule ne passe pas, il est possible d’utiliser un suppositoire, un bien gros.

Ensuite, tout le monde mangera à sa faim et roulera en voiture et l’atmosphère terrestre ne sera qu’un gros nuage de fumée. Peut-être pas, il n’y aura pas assez de pétrole pour tout le monde. D’ailleurs y aura-il assez de matière première pour que neuf milliards de personnes aient accès à un logement, à l’électroménager, aux moyens de communications modernes, à l’eau potable, à la nourriture… ? Et je n’ose pas penser aux déchets induits.

Donc pour éviter tout cela, il faut garder le système actuel:  la masse salariale de moins en moins protégée, et les nantis qui profitent sans compter. Il faut juste être du bon côté de la barrière.

Nous sommes vraiment mal barrés.

Loi el khomri

Bonjour mesdames, messieurs,

Que dire en ce samedi matin, pas grand-chose. Lorsque que je n’ai pas grand-chose à écrire, je me rabats sur l’actualité. Le problème de l’actualité est qu’elle est déjà surmédiatisée avec les chaines d’infos et tout le tintouin. Le blog est censé apporter une lecture rafraichissante et amusante.

Aujourd’hui la lecture sera ennuyante et escagassante.

Depuis que les dépôts et les raffineries sont bloqués, les automobilistes roulent plus doucement. Nous allons enfin respirer un air plus pur.

La fameuse loi sur le travail fait couler de l’encre, de la salive et des commentaires acerbes, seul le pétrole arrête de se répandre.

Nous sommes nombreux à être contre cette loi. Cependant nous sommes tous responsables de son arrivée en tant que consommateur. Si nous voulions être fidèles à nos convictions, nous ne devrions acheter que des produits manufacturés par des ouvriers ayant une couverture sociale, une retraite, un salaire minimum au moins égale au nôtre. Car, tant que ce ne sera pas les cas, c’est notre système qui s’effondrera, à la grande joie de la finance internationale. Malheureusement, nous n’achèterions plus rien. Téléphones, télévisions, l’électroménager, vêtements, voitures…sont en grande partie fabriqués par des nouveaux esclaves des temps modernes. Alors que faire ?

Rien, il est déjà trop tard.

Les politiques n’ont plus de pouvoir depuis belle lurette.

L’Europe actuelle est aux mains des financiers.

Nous commençons à créer nos propres bidonvilles.

L’extrême droite arrive au grand galop, ce qui ne va pas arranger les choses.

Que la loi soit retirée ou pas, à part la symbolique, cela ne changera pas grand-chose.

Nous devrions plutôt faire grève de la consommation d’objets manufacturés par des ouvriers non protégés. C’est-à-dire ne plus acheter de téléphones, de tablettes et nombreux gadgets devenus indispensables à notre quotidien. Pour que cela soit efficace, nous ne devrions nous associer avec d’autres nations. Evidemment il y aura des effets collatéraux : les ouvriers fabriquant ces objets seraient licenciés sans chômage et crèveraient de faim et, afin de survivre, immigreraient chez nous afin de se sustenter. Je ne m’inquiète pas pour eux, nous les accueillerons les bras ouverts comme nous avons l’habitude de le faire.

Donc pour éviter que trop d’étrangers viennent chez nous, continuons à consommer en vampirisant les richesses des autres. Ainsi quand tout le monde sera dans la merde, plus personne n’immigrera.

Nous sommes vraiment mal barrés.

C’était chiant, n’est-ce pas ?

Corrigé

Hello,

Aujourd’hui, Anneso nous abandonne.  Un séminaire ou un séminariste l’attend à paris. Ce n’est pas un véritable abandon. Elle part juste plus tôt au boulot. Ce changement d’emploi du temps bouleverse mes habitudes d’un presque petit vieux. Je vais devoir me dépatouiller tout seul avec les gamins. Et avant cela je dois pondre un texte au style élastique et ovoïde (ça passe mieux qu’une huitre).

Qui va corriger les deux textes ?  La correspondance de Vivien et celui que vous lisez.

 Vous avez déjà été choqué par des fautes d’orthographe aussi grosse que l’égoïsme des financiers. Leurs présences témoignent de l’absence de  ma correctrice.

Veuillez me pardonner humbles lectrices et lecteur(s). Lorsque j’écris, je ne vois pas les mots, je ne vois que l’image. Je colle l’image sur un support. Dans une image il n’y a pas de fautes d’orthographe. Il peut y avoir des fautes de gouts, un concept désuet, un agencement des couleurs à chier… la relecture m’est donc difficile. Lorsque vous, femmes et hommes matez une personne qui correspond à vos critères esthétiques, vous ne scrutez pas l’anatomie intérieure de son corps, à moins que vous ne soyez Jacqueline l’éventrice  (Le correcteur d’orthographe pense que seuls les hommes éventrent)  ou Jack l’éventreur, mais seulement ce qui vous attire. Parfois, plus tard, vous regrettez de ne pas avoir été plus scrupuleuses(eux).

 J’ai bien pensé à utiliser une caméra et m’exhiber sur des sites qui diffusent des vidéos genres « vous métro » qui est une des traductions de YouTube.  Mais je n’ai pas de correcteur d’image.