une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







mardi 31 décembre 2019

Coucou



Coucou.
Originale comme introduction. J’ai l’impression de m’introduire dans une motte de beurre. Maintenant je suis dans l’incapacité de le faire, même  dans une motte de beurre fondue. Les années et la vermine ont rongé mon excroissance. Mais avant que j’obtienne la carte senior plus, il m’arrivait parfois d’avoir des pulsions. Je ne phantasmais pas sur les petites filles et les petits garçons comme Dieu, qui par l’intermédiaire de ses serviteurs se vidait les coucougnettes, ni sur les jolis petits culs féminins et masculins qui se bousculaient dans les rues parisiennes, ni sur la chienne de la voisine. Ma sexualité se réveillait à la vision d’une motte de beurre bien fraiche sur l’étal de la crémière.  Mon éducation puritaine m’interdit de romancer mes nombreuses liaisons beurrées. Ma migration vers le «  véganisme » (le correcteur me propose le vaginisme) m’a interdit cette pratique. J’ai été tenté de suivre les voix de Dieu mais mon athéisme me permis de sauver la virginité de nombreux enfants. Maintenant je me contente de la purée d’ortie.
Bon réveillon beurré dixit ma soeur

lundi 20 mai 2019

Collocation


J’ignore si je suis plusieurs ou si nous sommes seuls. J’ai un doute sur le nombre que je suis ou que nous sommes. Être en harmonie avec soi-même est déjà difficile, alors être en harmonie avec d’autres est beaucoup plus complexe. Cela implique une connaissance des codes sociétales. Néanmoins ; j’utilise néanmoins volontairement, car c’est un peu la sensation que je ressens, être moins que le néant, comment accorder ces multiples Mois. Est-ce plusieurs Mois ou un Moi inféodés à plusieurs Ças et Surmois. Nous ne savons point. Nous constatons seulement que nous sommes en accord sur rien. Chaque volonté d’agir entraine des discussions et des conflits internes qui aboutissent à une volonté d’agir qui implique des discussions et des conflits....
 Heureusement que le corps a l’instinct de survie. Il se nourrit lui-même sans se poser de question. Serait-ce le système digestif qui gère ? D’après les dernières études, il semblerait qu’il soit un deuxième cerveau. Tant mieux, il nous aide à vivre.
Nous sommes tous d’accord sur un fait : nous voulons vivre, pas éternellement et sans tomber dans la doctrine du transhumanisme. Cependant notre union s’arrête là. Peut-être devrions-nous connecter les cerveaux ? En espérant que le deuxième n’ait pas un surmoi et un ça,
Cela fait soixante ans que nous nous posons la question : devons- nous quitter le ventre bien douillet de notre mère ? et nous n’avons toujours pas la réponse.

lundi 6 mai 2019

Moustique tigre


Le moustique tigre est devenu une star mondiale. Au grand désespoir du tigre de Sibérie qui compte poursuivre le moustique en justice pour plagiat. Associer son nom à toute sorte de maladie est injuste.  Le tigre n’inocule aucune maladie, au contraire il préfère s’attaquer aux animaux malades par économie d’effort.
Tout cela parce que le moustique a quelques rayures blanches. Le moustique tigre aurait pu s’appeler moustique zèbre, moustique éclair, moustique rayé, moustique alternatif, méchant moustique, moustique injecteur, moustique mal aimé, moustique « dengo », moustique vampire…
Le nom peut créer une confusion. Par inadvertance nous pouvons écraser un tigre en le confondant avec le moustique. Un petit conseil, si vous ne l’écrasez pas du premier coup, prenez vos jambes à votre cou (exercice difficile) car le tigre n’a pas la réputation d’apprécier l’humour.
 Avons-nous le droit de l’écraser ? le tigre est un animal protégé ; comment différencier le tigre du moustique ? Devons-nous l’écraser en respectant ses rayures ? Est-ce un tigre du Bengale, de Sibérie ou de Sumatra ? Devons-nous le ramener dans son pays d’origine ? Que de questions sans réponses.
Qui nous pique ? Le moustique ou le tigre. Il est plus sécurisant de se retrouver face à un moustique même porteur de maladie que face à un tigre avec l’estomac sur les talons. Même notre amour pour les animaux en voie d’extinction à ses limites.
Comment savoir que le moustique est sain. Tuer un moustique innocent est insupportable. En plus tuer une femelle porteuse d’œufs n’est-il pas un infanticide doublé de misogynie ? Les mâles comme d’habitude ont le beau rôle. Ils ne sont pas porteurs de maladie et ne piquent pas l’homme. Cependant s’il ne mettait pas leur bistouquette dans le pilou pilou de Madame, cette dernière ne nous piquerait pas. Tous coupables.
Et si les tigres agacés par cette apparenté nominale subissaient une mutation et se transformaient en tigre volant, nous piqueraient-ils avec leurs crocs de huit centimètres ? Ne croyez pas que ceci est un délire, avec toutes les babioles chimiques et les micros-particules qui se promènent dans le monde, nous devons nous attendre à quelques transformations. Espérons que la citronnelle fonctionnera sur eux.
Tant que les vaches ne volent pas, nous sommes tranquilles pour la propreté de nos parterres.

vendredi 3 mai 2019

Bactéries


L’action se passe dans un cabinet médical. Une patiente est en consultation pour une dermatose. Une dermatose qui l’insupporte.
-             Docteur, je n’en peux plus ! Je ressens des démangeaisons à longueur de journée. Vos traitements n’ont aucun effet. Au contraire ils accentuent les démangeaisons.
-  Je sais Madame, quoi que vous pensiez, les traitements ralentissent l’expansion de la maladie. Mais nous avons affaire à des bactéries qui s’adaptent rapidement à nos traitements.
-  Que vais-je devenir ? Regardez-moi, je suis toute crevassée et boursoufflée. Mon haleine est fétide et j’ai perdu mon teint divin. Docteur rassurez moi, ai-je une chance de survivre ?
-  Je vous rassure, nous ne déplorons aucun décès sur les nombreux cas d’infection. En générale au bout d’un certain temps, la bactérie disparait d’elle-même. Le problème est que l’on a aucune estimation de la durée de la maladie. A chaque individu correspond une durée différente. Ainsi sur vous, nous avons tenté de nombreuses méthodes, malheureusement elles ne sont efficaces qu'un temps très court.
-  Docteur c’est horrible ! Comment puis-je survivre dans ces conditions ?
-  Vous survivrez. Cependant, votre microbiote aura pratiquement disparu, votre épiderme aussi, votre respiration dégagera énormément de CO2 ainsi que de nombreuses vapeurs nocives. Mais vous survivrez. Ces bactéries sont intelligentes, elles s’associent et créent des sociétés évoluées et antagonistes. A chaque fois c’est le même processus : l’apparition des bactéries est presque bénéfique pour notre organisme. Elles vivent plus ou moins en harmonie avec notre microbiote. Il semblerait même qu’elles vénèrent leur hôte. Puis d’un seul coup tout s’emballe, leur vénération s’oriente vers des dieux qui leur ressemblent de plus en plus jusqu’à ce qu’elles ne vénèrent qu’un seul dieu mais de façon différente. D’ailleurs, elles s’entretuent pour ces visions. C’est là notre atout. Elles finissent toujours par disparaitre, de manière aléatoire. Certaines meurent par manque de matières premières, d’autres créent des conditions qui permettent à nos remèdes et anticorps de fonctionner. Il y en a aussi qui brulent toute la surface de notre épiderme avec une substance radio active.  Ces bactéries sont inventives. Elles créent des civilisations complexes, elles construisent des bâtiments, elles connaissent l’art, elles pratiquent une certaine philosophie, elles vénèrent un dieu. Bref elles sont intelligentes. Une intelligence mal employée. Au lieu de construire un monde harmonieux qui pourrait nous être bénéfique, elle l’emploie à proliférer en nous épuisant. D’après les dernières analyses, vos bactéries ont atteint un point de non-retour. D’ici peu, vous en serez débarrassée. Nous stimulerons votre organisme afin qu’il renforce ses anticorps. Nous utiliserons entre autres le moustique tigre qui est un des vecteurs de nos principes actifs qui permet de lutter contre cette bactérie. Nous accentuerons la température de votre corps déjà élevée, je le reconnais, c’est un effet secondaire de l’activité des bactéries, afin de créer des conditions défavorables à leur vie.
-            Dans combien de temps docteur serai-je guérie ?
-            Je pense que demain tout ira bien. Et dans un mois vous aurez retrouvé votre teint bleuté ainsi que votre microbiote*



La notion de temps n’est pas la même que la notre, pauvres bactéries que nous sommes. Nous sommes considérés comme des éphémères avec un pouvoir nuisible très important.