une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







mardi 11 novembre 2014

Décalage horaire : horreur.



Le changement d’horaire ne fait pas l’unanimité. Des personnes le trouvent perturbant. Personnellement, je l’apprécie. Il nous permet de profiter d’une heure de soleil en plus l’été. Nos anciens, dont la vie n’était pas cadrée par des horaires de travail, adaptaient leur vie en fonction des saisons. Maintenant, il est difficile de vivre sans une pendule dans la tête, notre mode de vie est devenu dépendant du chronomètre, j’écrirais même plus, c’est devenu une addiction.
Cependant certains irréductibles du changement d’horaire continuent à vivre sans tenir compte du décalage bi annuel. J’ai le malheur d’un connaître un. Sincèrement c’est invivable, surtout lorsque vous cohabitez avec lui.



Le changement d’horaire ne fait pas l’unanimité. Des personnes le trouvent perturbant. Personnellement, je l’apprécie. Il nous permet de profiter d’une heure de soleil en plus l’été. Nos anciens, dont la vie n’était pas cadrée par des horaires de travail, adaptaient leur vie en fonction des saisons. Maintenant, il est difficile de vivre sans une pendule dans la tête, notre mode de vie est devenu dépendant du chronomètre, j’écrirais même plus, c’est devenu une addiction.
Cependant certains irréductibles du changement d’horaire continuent à vivre sans tenir compte du décalage bi annuel. J’ai le malheur d’un connaître un. Sincèrement c’est invivable, surtout lorsque vous cohabitez avec lui.


Ma femme et moi avons la chance d’avoir un irréductible au sein de la famille. C’est notre plus jeune enfant, tout juste trois ans et déjà plein de conviction. Il ne conteste pas, ne manifeste pas, ne crie pas, du moins pas après le changement d’horaire, et n’affiche pas sur le web sa vision. Il continue tout simplement à vivre comme si de rien n’était. Il se lève et s’endort aux mêmes horaires. C’est-à-dire, actuellement il se réveille fréquemment à cinq du matin et s’endort sur son assiette à dix-neuf heures trente. En tant que parents tolérants nous comprenons très bien son raisonnement. Nous sommes pour la liberté d’expression au sein de notre foyer. Liberté d’expression, mais pas liberté d’action.
Déjà qu’il était matinal, là, il nous épuise. Nous avons tout tenté pour le recaler. Mais que nenni, dès que nous pensons y être arrivés, le lendemain il entre dans notre chambre tout heureux de nous voir, il est cinq heures. Nous avons beau le recoucher, il ne se rendort pas. Et en plus il ne fait plus de sieste.
Je plains ma femme, car je suis absent la semaine. Elle doit donc gérer elle-même le refus de notre fils de s’adapter au nouveau décalage horaire. Elle ne peut plus compter sur mon nègre*, il a pris la poudre d’escampette. Il voulait bien palier ma libido absente, mais jouer la nounou aux aurores l’a refroidi. Je le comprends, notre fils assumant parfaitement son œdipe  l’aurait mordu violemment.
J’apprécie d’être en formation, et appréhende les week-ends.

*Négre : personne qui prépare ou rédige anonymement, pour quelqu’un qui le signe, un travail littéraire, artistique ou scientifique. (Petit Larousse)
Il n’y a aucune consonance raciste dans mes propos, et je n’y suis pour rien si mon nègre était noir, ce qui d’ailleurs était loin de déplaire à ma femme.

lundi 20 octobre 2014

Adulte !



Aujourd’hui, sans condition ni retenue je peux te le souhaiter. Mince! Où ai-je mis mon bloc note ? Ce n’est pas possible, j’ai les neurones qui se diluent et s’évaporent. Quel jour sommes-nous ? Je vois écrit au bas de l’écran 20/10/2014. A quoi servent ces chiffres ? Serait-ce un nouveau logiciel capable de détecter la température afin de savoir si nous ne sommes pas porteur du virus Ebola ? Normalement l’antivirus de l’ordi devrait suffire pour contrer une telle épidémie.
Je suis dans un brouillard complet, agrémenté de graines de céréales. Je suis dans le cirage mais il n’est pas encore étalé sur les chaussures. Ça me rappelle un réveil, un réveil brutal :
Une dame revêtue de blanc me secouait en disant :
-Monsieur, monsieur, réveillez-vous, elle arrive.
J’étais allongé sur une table d’accouchement, je n’accouchais pas, j’étais un homme (il paraît que je le suis toujours). Je me suis arrêté sur le seuil de la salle d’accouchement où effectivement ta mère qui est toujours une femme attendait que tu sortes. Et toi tu attendais que j’arrive. Et moi, j’attendais que tu cries pour arriver. Nous attendions tous. C’est la sage-femme qui débloqué la situation en me forçant à entrer. Ainsi, ta mère consentit à pousser, toi à sortir et moi à attendre.
C’est étonnant d’avoir une telle pensée à six heures du matin, en plus un lundi. Actuellement il est 7h18. Le temps de penser, d’écrire, d’ingurgiter deux cafés et de reconstituer le mental  ont agi sur l’heure. 7h18 !!
18 ? 18 ! C’est l’appel d’urgence des pompiers ? Je l’ai au bout de la langue. 18 fois 1 est égale à dix-huit. Euréka, le souvenir de l’accouchement n’est pas arrivé par hasard. Aujourd’hui ma très grande fille tu as dix-huit ans.
Je te souhaite un happy anniversaire.
 Je vais pouvoir faire la grasse matinée. Je suis maintenant dispensé de préparer tes affaires et de t’amener  à l’école.
Merde ! Je ne peux pas faire la grasse matinée, j’ai trois adorables enfants qui n’ont pas encore dix-huit ans.
Faites des gamins qu’ils disaient !

Bon anniversaire ma fille !

Ton papa qui t’aime.

mercredi 15 octobre 2014

Formation

Antonin n’a plus de concurrence pour vivre son œdipe. Il peut dormir lover contre sa mère sans que le père l’arrache et le ramène dans son lit.
Je viens d’abandonner une nouvelle fois mes enfants, cette fois-ci, le but n’est pas un voyage mais une formation dans la maintenance en marine de plaisance. Et non, je ne serais pas moniteur, ce n’est pas l’allergie à la pédagogie qui m’en empêche, mais la sécheresse de mon imagination : imaginez des élèves assistant aux cours sans entendre des inepties plus décalées que l’enseignant, ils s’ennuieraient.  Donc par respect pour eux, je me dirige vers une voie où ma langue restera dans la poche. Les mains ne supporteront pas le contact poisseux et nauséabond de l’appendice buccal, elles s’échapperont des poches. Pourtant les mains trainent un peu partout, cependant leur odeur est souvent plus supportable qu’une bouche le matin au réveil.
Tout ce que j’espère, c’est qu’elles délireront moins que la langue, sinon il va y avoir de nombreux sous-marin dans la région du havre.
Pour les incultes, un sous-marin est un bateau qui navigue sous l’eau, volontairement ou involontairement.
Rassurez-vous pour l’œdipe, nous nous voyons tous les weekends et le lit de mon fils est très confortable, j’y dors très bien.

dimanche 12 octobre 2014

Je riz brun.



Je rigole, je ris jaune, mais je n’ai pas le béribéri.
Il y des moments où l’envie de cuisiner est absente. Juste une envie de me vautrer dans le canapé en regardant mes petits monstres se chamailler, sans d’ailleurs en comprendre la raison qui est inaccessible au commun des adultes.  Le problème est que j’ai eu la même réaction la veille, et que le repas c'était résumé à des gnocchis industriels et des nuggets de poulets, du moins c’est ce qui est noté sur la boite. J’ai donc du mal à leur resservir un repas tout fait, genre pommes de terre sourire accompagnées de cordons bleus façon Père Dodu. Rempli de culpabilité, je leur cuisine du riz complet.
Le riz complet est mon plat de substitution par excellence. Il s’accommode aussi bien avec  tout, qu’avec rien. Et je suis presque sûr que mes gamins mangent équilibré. « Presque » car il doit bien y avoir quelques pesticides qui trainent par ci par là. Si cela ne tenait qu’à l’intellect, mes garnements en dévoreraient à chaque repas. Mais le dos et les genoux demandent grâce à chaque fois que j’ai la malencontreuse idée de préparer du riz.
Le riz est une denrée instable. Dès qu’il arrive dans l’assiette des petits ogres, il a tendance à prendre la poudre d’escampette en enjambant tout d’abord le rebord de l’assiette pour ensuite se jeter vers le sol. Son errance ne s’arrête pas là. Le riz est un expansionniste. Rien ne l’arrête et il emploie toutes les ruses pour migrer vers toutes les  parties de la maison. Il se cache dans la serviette, et profite d’un moment d’inattention des parents pour ordonner à l’enfant de se lever. Evidemment, le riz en profite pour coloniser le territoire. Il arrive même à se nicher dans les replis des vêtements, qui parfois le soir après la douche, sont des pyjamas.
Ainsi après chaque repas à base de riz, la chasse aux grains commence, et elle est épuisante. Je ne la décrirai pas, j’aurais trop l’impression de la revivre. Je ne demande qu’une seule chose. Qu’un riz génétiquement modifié soit créé afin que ses grains soient indissociables.
Je sais qu’il en existe déjà un, sous la forme d’un riz rond blanc. Cependant je ne peux pas l’utiliser intensivement pour trois raisons :
La première à cause du béribéri.
La deuxième est qu’il colle encore plus au plancher.
La troisième est que je n’aime pas les blancs.