Les jours, les semaines, les mois, les années
défilent et je n’attends plus le verdict qui vient de tomber à l’instant sur le
pc. Je m’y attendais, mais sincèrement j’étais loin de m’imaginer que ce serait
aussi rapide. Le verdict est sans appel : depuis aujourd’hui je suis dans
la catégorie qui couronne la vie de tout être humain, je suis un vieux con.
Changer de
catégorie du jour au lendemain sans transition et préparation pédagogique est
violent, heureusement que je pratique une activité sportive régulière sinon,
c’était l’infarctus du myocarde.
Je reconnais que j’ai toujours fait partie de ce
qu’on appelle communément les cons. J’ai tout d’abord intégré la confrérie des
jeunes cons. Je l’ai fréquentée longtemps. Je m’y sentais à mon aise, comme une
paramécie dans une éprouvette de laboratoire. Avec les cheveux longs, la parka
et l’air fumiste, j’étais l’élément type du jeune con, dixit mes ainés de
l’époque qui me souhaitaient une bonne guerre, histoire de faire de moi un
homme. Je n’ai pas eu besoin d’une bonne guerre pour passer à l’âge supérieur :
l’âge du moyen con.
Cette période, du moins pour moi, s’est située entre
trente ans et maintenant. Age où l’homme affermit sa vie professionnelle et
pratique le coït non interrompu afin d’avoir de jeunes petits cons. J’ai
consciencieusement suivi les instructions du parfait moyen con ; je suis
père de quatre enfants et… je ne suis plus établi professionnellement. J’ai été
plus con que la moyenne, je me suis sabordé. Ceci est ma première réussite :
être le meilleur. Dommage qu’il n’existe pas un classement du plus con, car je
suis certain que je serais dans le peloton de tête.
Passer dans la classe supérieure des vieux cons
aurait dû être perçu comme une gratification. Cependant, la masse des vieux
cons est telle que ma connerie n’arrive pas à la percer. Je suis devenu un
vieux con anonyme et j’ai horreur de l’anonymat.
Bienvenue au cloub, prononcé à l'américaine (on dir bien Boush)
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