Le moral est au ras des pâquerettes. Surtout qu’en
cette saison, les pâquerettes sont sous terre bien au chaud.
Aujourd’hui
j’ai ôté mon bonnet qui protégeait mon crane dégarni des froids automnales. Je
l’ai déposé soigneusement sur son plat dans une boite à chaussures. Une boule
de bois parfumée l’accompagne pour éviter une invasion miteuse. J’y aurais bien
ajouté une paire de mitaines, mais je n’en avais pas. Une bande auto collante
clos hermétiquement la boite. La boite a rejoint les nombreuses reliques de ma
vie passée sises en haut de l’armoire Louis XV mâtinée Pompadour. Le bonnet
côtoie ainsi les premiers poils pubiens, une dent de lait, la première
éjaculation, deux enfants morts nés flottant dans du formol, un 33 tour de Dalida, la dernière éjaculation,
le péroné d’un ancêtre, les rognures d’ongles de partenaires féminins et
masculins…
Le moral est au ras des pâquerettes car les températures
sont basses et ma tête est exposée au froid glacial ; mon bonnet est lui
bien au chaud blotti contre les seins de la Pompadour. Pourquoi ranger un
bonnet alors qu’il est impératif d’en porter un ?
Car à mon plus grand malheur la couleur du bonnet
est la même que celle d’un groupuscule d’irréductibles bretons. Mon égoïsme et
ma liberté de penser acceptent difficilement des remarques genre : t’as
détruit un portique !!
Déjà que j’avais un peu de mal avec les allusions au
commandant Cousteau, alors être apparenté à un mouvement qui déjà non content
de créer une pollution au nitrate, désirent égoïstement que la terre ressemble
à une boule de fumée m’escagasse au plus haut point.
Qu’ils soient mécontents, soit. Alors qu’ils fassent
la révolution avec un bonnet incolore et qu’ils s’attaquent au véritable acteur
de la crise économique : le monde irrationnel du profit.
Maintenant, afin de protéger la tête du vent
glacial, je suis obligé de porter un préservatif retourné et fourré avec des
implants mammaires PIP récupérés dans les poubelles d’un hôpital.
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