Jusqu’à hier, j’étais climato-sceptique. Aujourd’hui,
je suis climato-actif. Le climato-actif a une vision différente du commun des
mortels. Des exemples existent autour de nous. Les dirigeants d’état le sont,
en général. Les plus grands climato-actifs sont Trump, Bolsonaro, Poutine, le
premier ministre d’Australie, la finance, votre serviteur et bien d’autres.
Le climato-actif est conscient du réchauffement
climatique, il est heureux d’y participer car il est certain de réussir. Oui,
le climato-actif ne supporte pas l’échec. Il est plus aisé pour lui de contribuer
au réchauffement que de le combattre. D’autant plus que le dérèglement climatique
est sans conséquence pour lui. Au contraire, il lui permet d’accroître sa
fortune, et quoi qu’il arrive, il aura bien un coin sur terre pour
l’accueillir.
C’est pour cela que je rejoins leur idéal. Dans la
famille, nous naviguons toujours dans le sens du vent. Dans le passé, de
nombreux virements nous ont permis de sauver notre peau et d’accroître notre
fortune. Ainsi nous étions des fervents supporters de Vercingétorix, et, à Alésia,
nous avons vendu notre chef gaulois. Après 1789, nous avons été, tour à tour, royalistes,
girondins, montagnards, bonapartistes, napoléoniens, etc. La seconde guerre
mondiale fut le témoin de notre faculté d’adaptation. Nous avons soutenu
l’occupant en dénonçant puis en dépouillant toutes les personnes qui ne
correspondaient pas aux critères aryens, puis, le vent tournant, nous avons été
résistants et avons dénoncé nos anciens complices. Nous n’avons jamais été déficitaires. Même
maintenant notre avenir est cousu de fil blanc
Notre famille a investi dans les fonds de pension,
nous regardons avec tristesse les anti-retraites par points, essayer de préserver
le pain de leur retraite. Et ne serait-ce que pour avoir une croûte rance, ils
seront obligés de capitaliser chez nous.
Les pauvres, s’ils savaient qu’avec notre action en
faveur du réchauffement, ils ne toucheront jamais leur retraite. Ils seront les
premières victimes des effets néfastes du réchauffement. Et nous, nous nous dorerons
dans les Alpes ou en Norvège ou, si c’est vraiment l’apocalypse, sur Mars avec
leur épargne.