une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







samedi 25 janvier 2020

Climato-actif


Jusqu’à hier, j’étais climato-sceptique. Aujourd’hui, je suis climato-actif. Le climato-actif a une vision différente du commun des mortels. Des exemples existent autour de nous. Les dirigeants d’état le sont, en général. Les plus grands climato-actifs sont Trump, Bolsonaro, Poutine, le premier ministre d’Australie, la finance, votre serviteur et bien d’autres.
Le climato-actif est conscient du réchauffement climatique, il est heureux d’y participer car il est certain de réussir. Oui, le climato-actif ne supporte pas l’échec. Il est plus aisé pour lui de contribuer au réchauffement que de le combattre. D’autant plus que le dérèglement climatique est sans conséquence pour lui. Au contraire, il lui permet d’accroître sa fortune, et quoi qu’il arrive, il aura bien un coin sur terre pour l’accueillir.
C’est pour cela que je rejoins leur idéal. Dans la famille, nous naviguons toujours dans le sens du vent. Dans le passé, de nombreux virements nous ont permis de sauver notre peau et d’accroître notre fortune. Ainsi nous étions des fervents supporters de Vercingétorix, et, à Alésia, nous avons vendu notre chef gaulois. Après 1789, nous avons été, tour à tour, royalistes, girondins, montagnards, bonapartistes, napoléoniens, etc. La seconde guerre mondiale fut le témoin de notre faculté d’adaptation. Nous avons soutenu l’occupant en dénonçant puis en dépouillant toutes les personnes qui ne correspondaient pas aux critères aryens, puis, le vent tournant, nous avons été résistants et avons dénoncé nos anciens complices.  Nous n’avons jamais été déficitaires. Même maintenant notre avenir est cousu de fil blanc
Notre famille a investi dans les fonds de pension, nous regardons avec tristesse les anti-retraites par points, essayer de préserver le pain de leur retraite. Et ne serait-ce que pour avoir une croûte rance, ils seront obligés de capitaliser chez nous.
Les pauvres, s’ils savaient qu’avec notre action en faveur du réchauffement, ils ne toucheront jamais leur retraite. Ils seront les premières victimes des effets néfastes du réchauffement. Et nous, nous nous dorerons dans les Alpes ou en Norvège ou, si c’est vraiment l’apocalypse, sur Mars avec leur épargne.

Censure


Sincèrement je suis tombé sur le cul, heureusement mon postérieur est tanné par de nombreuses années d’équitation. Cependant la position parut incongrue à de nombreuses personnes, car traverser un passage piéton sur le cul est un fait rare surtout que les culs de jatte ont plus ou moins disparu de nos rues. Hormis ma position où le centre de sustentation était mon fondement, la censure m’a surpris. J’ignore si je dois la prendre pour un compliment, ou si je suis devenu malgré moi un extrémiste croyant et pratiquant.
Facebook a censuré les trois derniers articles. Donc je vais reprendre mes habitudes : mettre un lien sur facebook (il ne mérite pas le majuscule). Je suis navré de vous demander un effort supplémentaire, mais je refuse de me censurer afin de correspondre à des critères issus d’algorithmes et d’une politique moraliste et populiste.
A bientôt

dimanche 5 janvier 2020

Vengeance


Fut un temps où le bureau jouxtait un aquarium qui hébergeait des poissons rouges. Ils officiaient en tant que nègre et me dictaient les chroniques. Heureusement qu’ils n’étaient pas noirs, sinon j’aurais eu des problème avec l’éthique bienpensante. Maintenant les poissons ne sont plus rouges, ils frôlent toujours le bureau. Cependant c’est votre serviteur qui est dans un aquarium. Les cloisons ne sont pas translucides ainsi les moqueries des poissons passent inaperçues. Quoique, parfois leurs ricanements percent la coque. Le pire est qu’ils ne sont plus nègres. Ils sont libres et s’assoient sur les problèmes existentialistes qui perturbent ma créativité, ou ils se battent les nageoires de mon comportement narcissique.
De temps à autres, ils m’envoient la nourriture afin que je sois encore vivant lorsque le bateau sombrera. Ils vengeront ainsi tous les poissons rouges dont j’ai tirés la « substantifique moelle ».