Si j’étais un patriote passionné de foot, je commenterais
en cent quarante-quatre mots la victoire de la France contre l’Islande. Si
j’étais un fan de tennis je me poserais la question sur l’orientation du filet
en trois lignes et demie. Si j’étais un féru de vélo je grimperais les descentes
en une seule page. Si j’étais un passionné de voile, l’interdiction du port du voile ne capterait le vent que sur du vélin halal.
J’aime que mes
sens soient titillés.
Le vent qui caresse la peau burinée par la pluie et la
brume. L’odeur fraiche de l’urine de quadrupèdes à quatre pattes hennissants qui
vous débouche le nez le matin aux aurores. Le coucher de nuages qui émerveille
encore mes yeux de vieux routards. Le gout des moucherons lors d’une descente
dans un sous-bois en vélo est un pur délice, et pour finir, le gazouillis des
petits oiseaux dans les haies sauvages
du square d’à côté est un plaisir. Par contre le cri des goélands
et autres volatiles à plumes qui fréquentent le bord de mer est à bannir d’une
chorale
Tous ces sensations sont absentes lorsque je pose mon cul dans
un canapé afin de regarder une rencontre ou une activité sportive. Il m’arrive parfois d’être captivé. Cependant,
allumer la télé pour assister à une représentation sportive m’impose un effort
que j’ai beaucoup de mal à surmonter.
Donc je ne commenterais pas la victoire de la France,
surtout que j’avais un faible pour l’Islande.
Dans quelques
années, écrire une telle ineptie déclenchera une lapidation en règle.
Monsieur le juge, je n’y suis pour rien, je suis humain
avant d’être français.
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