Je suis ennuyé. Je ne sais pas comment appliquer des règles de savoir vivre. Je vous explique :
Hier des amis sont passés à la maison afin de faire connaissance avec le nouveau Soprano. Nous avons fourni les boules quies à l’entrée afin que leurs tympans ne soient pas irrémédiablement détruits. Donc il y avait deux couples qui ont eu la gentillesse d’offrir des vêtements à Antonin. Jusque-là, aucun problème. Mais ce matin, la fameuse question qui peut changer le cours d’une vie s’est posée :
Quels vêtements mettre en premier ?
J’apprécie les deux couples. Je ne voudrais pas froisser, non pas les vêtements, mais nos amis en préférant un habit par rapport à un autre. D’autant plus que ce sont des ensembles, qu’il est impossible de panacher.
Un deuxième problème vient se greffer sur mes ennuis. Les habits n’appartiennent pas à la même classe d’âge. Vous, simples béotiens, vous mettriez le trois mois en premier et le six mois ensuite. Cette réaction m’énerve, elle est primaire. Justement ! Pourquoi privilégierais-je une taille par rapport à une autre ? Il y déjà assez d’injustice en ce bas monde, autant ne pas en rajouter. Là, je me heurte à un troisième problème : Aso. Elle refuse que je mette le six mois dès maintenant. Pourtant j’ai même proposé d’enfiler en premier le trois mois et ensuite le six mois, surtout que, ce matin, les températures sont en accord avec leur lieu géographique qui est le nord de la France. Elle ne veut rien entendre ; ses tympans sont peut-être percés.
Euréka ! J’ai une idée. Cette fois-ci, je la garde pour moi. Aso allaite Antonin. Profitons de l’aubaine pour mettre mon projet à exécution. Devant le fait accompli, elle ne pourra rien dire.
Le savon que je viens de me prendre !
- Que fais-tu ? Tu es complétement malade ! Des fringues toutes neuves !
- J’essaye de conserver de bonnes relations avec nos a…
Elle m’interrompt :
- En décousant leurs cadeaux ?
- Je ne les découds pas, je réajuste la parité, trois mois, six mois. Ainsi les vêtements seront composés des deux tailles, et nous ne froisserons personne.
- Pour l’instant, tu es en train de me froisser. Tu t’arrêtes immédiatement et tu recouds. Heureusement que je suis arrivée à temps.
- Trop tôt.
- Justement, il n’est jamais trop tôt pour passer l’aspirateur, laver le linge et le repasser.
- Mon petit oiseau des iles.
- Ton petit oiseau des iles risque de t’en coller une si tu ne files pas directement chercher l’aspirateur.
J’ai cessé de répondre. Les colères d’Aso sont aussi violentes qu’un séisme de magnitude sept. Elles sont très destructrices.
Antonin est habillé avec son trois mois et il lui va comme un gant (sans la difficulté à enfiler tous les doigts).
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