Ma jeune fille est plus rapide que son père. Elle
perd plus vite ses dents, au grand désespoir de la petite souris qui peine à
rejoindre l’oreiller afin d’y déposer une petite pièce.
Ma fille est du genre nomade, surtout pendant les
vacances. Un séjour dans la Loire à la recherche du soleil perdu, puis une
quinzaine de jours au Havre et ses environs à bord de notre fidèle voilier Avel
Vat, à la recherche du soleil toujours pas retrouvé.
La petite
souris dont l’objectif principal diffère du notre, ne comprend pas notre quête.
Elle aurait préféré que l’on s’abstienne de bouger afin de pouvoir remplir sa
mission sans s’épuiser et sans prendre de risque.
Louise a perdu ses dents à différents endroits. En
trois semaines elle a perdu trois dents. Une dans la Loire, une au Havre, et la
dernière à Deauville.
Que de kilomètres à parcourir pour contenter une
petite enfant de six ans capable de pleurer si la petite souris n’est pas
passée. Et encore les kilomètres, ce n’est pas si grave, le co-voiturage, le
stop et les transports en commun existent aussi pour les souris. Seule la
conduite leur est interdite, car elles prennent un malin plaisir à écraser les
chats. D’ailleurs, tous les chats écrasés sur les routes sont l’œuvre de
petites souris qui ont conduit illégalement.
Par contre, lors de notre séjour au havre, La petite
souris a dû traverser des pontons rendus glissant par la pluie, sous l’œil
sanguinaire de goélands à la recherche d’une nourriture jamais assez abondante.
Puis pour parachever cette escapade téméraire et suicidaire, elle a dû grimper
sur le bateau en escaladant des amarres instables qui tressautaient sous
l’effet du clapot qui secouait Avel Vat. La petite souris apercevait entre les
vaguelettes, les crabes qui aiguisaient leurs pinces en se pourléchant les babines.
Malgré ces dangers mortels, elle a récidivé afin de
contenter notre petite fille qui a perdu une nouvelle fois une dent au port de
Deauville. La petite souris peut vous confirmer que la fréquentation de la
riche faune locale par les Goélands, ne les a pas attendris, bien au contraire.
Pendant ce temps-là, une mutuelle crie à tort et à
travers sur une radio d’information que la petite souris n’existe pas.
Petites souris, vous qui affrontez tous les dangers
pour rendre heureux nos petits édentés, rebellez-vous, prenez le volant et
écrasez tous ces briseurs de rêves.
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