L’article
qui suit, peut choquer des oreilles chastes. Pardon, vous n’écoutez
pas, vous lisez. Je reprends. L’article qui suit, peut choquer des
regards chastes. Certains mots et certaines situations pourraient même
choquer DSK. Donc, personnes mineures et non perverses abstenez-vous.
Quelques lecteurs ont relevé une ineptie dans le
message précédent.
Je tiens à préciser que cela n’est pas une ineptie
mais la stricte réalité.
Actuellement je suis dans une passe financière
précaire. Mon train de vie sans limite a tari le pécule que j’avais amassé
durant ma vie d’homme laborieux. L’entretien de mon nègre plus les dépenses
excessives de ma progéniture m’ont déposé sur le seuil de la pauvreté.
J’ai dû m’imposer une période de rigueur.
Une de ces mesures est le partage de mon dentier
avec un tiers, désigné sous le nom : ami de bouche.
Un dentiste dans la cité, conscient de la cherté des
prothèses dentaires, s’est inspiré du covoiturage. Pourquoi pas un dentier en copropriété
ou en colocation. Evidemment cela n’est pas aussi simple que le partage de
places dans une voiture.
Le premier obstacle est que le nombre de dents doit être
semblable entre les deux patients. Le chirurgien a résolu le problème en
retirant les dents du patient le moins édenté afin que le nombre corresponde.
Le deuxième obstacle est l’adaptation de la prothèse
sur des mâchoires différentes. Notre praticien a conçu un ingénieux coussinet à
base de silicone et de résine. Ce n’est pas la panacée mais cela permet au
porteur du dentier de croquer dans un quignon de pain sans se blesser les gencives.
Le troisième obstacle est la distance. Les amis de
bouche doivent impérativement habiter à proximité. Par chez moi, cela ne pose
pas de problème. La majorité de la population est pauvre et les sans-dents
nombreux.
Personnellement, mon ami de bouche habite dans le
même immeuble, à une cage d’escalier. Nous alternons chaque jour. L’échange a
lieu tous les soirs à 19h30 pétantes. Cela permet au donneur de diner avant et
au receveur de ne pas diner trop tard. Ainsi tous les soirs, nous mangeons avec
notre dentier.
La prothèse au commencement m’appartenait à 100%. Avec
la période de vache maigre qui se profilait à l’horizon, j’ai consulté le
dentiste qui m’a de suite trouvé un acheteur pour la moitié des parts. Ce qui m’a
rapporté 500€. Et a couté quelques dents à mon copropriétaire.
Sincèrement, je trouve l’idée pas mauvaise. D’accord
certains d’entre vous pourront être choqués au niveau de l’hygiène. A chaque échange,
nous trempons la prothèse dans une solution désinfectante.
Pour accéder
à une telle copropriété, il est obligatoire d’accepter la différence. Mon ami
de bouche est un représentant de la diversité, il est noir, musulman,
homosexuel et frisé. Je reconnais qu’au début de notre copropriété, il y eut
quelques couacs. Lui refusait que je mange du porc, de la viande non halal, et
moi j’exigeais qu’il fasse des câlins à ses amants sans prothèse. Nous avons
fini par nous faire mutuellement confiance, c’est-à-dire que je dévore
allègrement du saucisson et autres délices du territoire français, et lui suce
allégrement ses amants. Et nous taisons à l’autre nos incartades.
Il est vrai que quelquefois, malgré le désinfectant,
le dentier a un drôle de gout.
Je viens d’apprendre qu’un licenciement économique
me pendait au nez. Je réfléchis à la possibilité de louer ma prothèse à d’autres
personnes. Mon ami de bouche n’est pas contre, il a aussi quelques difficultés
financières.
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