Des esprits perspicaces ont constaté que j’usais d’une
tête de turc dans mes derniers articles. C’est exact. J’ai besoin d’évacuer mon
trop plein d’énergie. J’ai beau courir huit kilomètres tous les jours avec la
charrette pour endormir mon petit insomniaque, il me reste encore trop de
vitalité. Et seule ma belle-sœur est capable de l’absorber.
Attention,
cette belle-sœur est virtuelle, issue de mon imaginaire. Elle n’a aucun rapport
avec la réelle qui est une personne fort agréable, souriante, et dont je
recherche la compagnie. D’ailleurs elle est la première à rigoler de mes
écrits.
Ma
belle-sœur, l’imaginaire, est tout autre. De toute façon, il vous sera
impossible de vous tromper, vous ferez la différence, son comportement serait
peu crédible dans la vraie vie. L’avantage de la création est que l’on peut
modeler son personnage, le manipuler jusque dans les limites de notre propre imaginaire.
Et, l’auteur ne s’identifie-t-il pas à son propre personnage ? En résumé,
les tares de ma belle-sœur imaginaire sont les miennes.
Ma première impression, lorsque j’ai découvert ma
belle-sœur m’a laissé un gout canin sur la langue. Elle m’a ignoré, j’étais
avec sa sœur, nous déjeunions les yeux dans les yeux remplis d’une fièvre
amoureuse. J’ai pensé à une cécité. Mais sa façon de se déplacer, bien qu’elle
soit sans élégance, ne laissait aucun doute sur sa vision. Elle se dirigea vers
sa sœur, aboya une minute, fit demi-tour et disparut aussi vite qu’elle était
arrivée.
L’aboiement était grave, genre Pitbull. Rien que d’y
penser, j’en ai encore la chair de poule. Je crois que les deux rencontres
suivantes furent aussi sous le signe canin. Puis par la suite, les aboiements
s’espacèrent et elle me découvrit. Je n’affirmerais pas qu’elle remuait la
queue en me voyant, mais je la laissais s’approcher sans craindre une morsure.
Je n’aurais pas dû. Car maintenant après l’avoir fréquenté trop longtemps, j’utile
un logiciel à reconnaissance vocale car elle m’a bouffé les deux mains.
J’arrête, pour aujourd’hui, mon délire imaginaire
car je n’ai plus de voix.
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