Hier, la confirmation d’une probable nouvelle vie est
arrivée. La semaine prochaine, je commence une formation de neuf mois. Je
touche du bois, croise les doigts et m’abstiens de picoler la nuit afin que la
lourdeur administrative ne s’assoit pas dessus.
A cinquante-six ans, j’entame une quatrième période
de vie active. Quand vais-je m’arrêter ? Seule la mort décidera. Les
périodes ont tendance à se rétrécir. La première a duré plus de 25 ans, la vie
moyenne d’un cheval. Ensuite j’ai pris mes RTT pendant plus ou moins huit ans. Ils
ont servi à la reproduction, à l’éducation des gamins et aussi à des tentatives
d’écriture. Puis j’ai plongé une
nouvelle fois dans la vie active, sous la forme d’un réparateur de machines à
café. Une allergie à la lecture du marc de café, plus un amour fou pour mon DRH,
m’ont désolidarisé au bout de deux ans de la confrérie de la distribution
automatique. Je ne regrette rien, ce métier manque de poésie. Mais les doux
mots, fins et perspicaces de mon DRH sur le tableau noir me manqueront.
Maintenant, je m’oriente vers le nautisme.
Le problème est que la formation est au bord de la
mer et que nous habitons à l’intérieur des terres. J’ai deux solutions :
Soit attendre la fonte des glaces et commencer ma
formation lorsque la mer léchera les pieds de mon appartement, soit migrer en
abandonnant lâchement ma femme et mes jeunes terreurs. Je choisis l’abandon.
Ce sera seulement un abandon de milieu de semaine,
je serai présent le weekend. Pauvre femme ! Seule à gérer ses monstres
carnivores. Nous n’osons plus prendre de nounou à cause de l’aventure qui est
arrivée à l’une d’elle. Voir l’article: les dangers du baby-sitting. Mais l’amant de ma femme, mon éditeur, qui
ne m’a jamais édité, est prêt à nous aider, ouf !
Neuf mois de gestation et j’accouche d’un diplôme. Ce
sera mon cinquième gamin. Malheureusement, avec les nouvelles réformes, je ne
toucherai probablement pas la prime à la naissance. C’est dégueulasse, si nous
ne pouvons plus gagner de l’argent grâce aux allocs, il est temps de se faire
enlever les « coucougnettes ». Pour l’instant je les garde, elles
peuvent me servir comme aide à la flottabilité en cas de naufrage.
Une idée : si je faisais de nombreux gamins
avec des femmes différentes, il me serait possible de toucher plein pot les
primes de naissance.
Donc je n'aurais plus
besoin de formation.
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