Une
jeune demoiselle d’un certain âge, folâtre dans les herbes d’un pré qui jouxte
un canal, avec la grâce d’un camembert au lait cru. Sa robe de mousseline blanche,
permet aux mateurs de deviner la toison épaisse formée par un système pileux
fort développé.
Deux
cygnes, assis à la terrasse d’une guinguette sirotent à l’aide d’une paille de
blé de printemps, un verre d’orgeat glacé. Leur discussion est aussi élevé que
le croupion de quelques oies dont les plumes dorent au soleil. Ce dernier protège
sa gorge irritée d’une écharpe de nuage. Les cygnes se questionnent sur le
duvet noirâtre de la badaude errante. Est-il de poils ou de plumes ? Ce n’est
pas la seule question qui taraude la planche de bois qui fait office de banc.
Les
êtres humains possèdent-il un croupion ? Enduisent-ils leurs poils ou
leurs plumes de graisse avant de patauger dans la piscine qui leur sert de
mare. Le sirop d’orgeat se révèle incompétent pour refroidir le cerveau de nos
deux cygnes. Le serveur attentif, remarque un nuage de vapeur au-dessus de leur
tête, et apporte une boisson à base d’orge fermentée.
La
demoiselle dédoublée par l’orge continue sa promenade dans le pré qui semble ne
pas posséder de sortie. Cependant, elle n’est pas affolée par ce terrible coup
du sort. Elle sait que son pelage harmonieux est une arme absolue contre le
froid. D’ailleurs, cherche-t-elle la sortie ?
Nos
deux cygnes nous soutiendraient le contraire si nous les interrogions. Cependant
la question n’est pas prévue dans le script. Les oies indifférentes aux
interrogations des mâles assoiffés,
caquettent en tortillant du croupion, à la grande joie de deux chapons.
Ils peuvent fantasmer tranquillement sans qu’une pulsion les saisisse aux
testicules.
Un
mouton est dans le pré, il tond la femme en mousseline afin de se confectionner
un manteau pour l’hiver. La tonte terminé, il ramène la demoiselle dans la hommerie
afin qu’elle se nourrisse.
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