une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







mercredi 1 février 2012

Scène bucolique.


Une jeune demoiselle d’un certain âge, folâtre dans les herbes d’un pré qui jouxte un canal, avec la grâce d’un camembert au lait cru. Sa robe de mousseline blanche, permet aux mateurs de deviner la toison épaisse formée par un système pileux fort développé.
Deux cygnes, assis à la terrasse d’une guinguette sirotent à l’aide d’une paille de blé de printemps, un verre d’orgeat glacé. Leur discussion est aussi élevé que le croupion de quelques oies dont les plumes dorent au soleil. Ce dernier protège sa gorge irritée d’une écharpe de nuage. Les cygnes se questionnent sur le duvet noirâtre de la badaude errante. Est-il de poils ou de plumes ? Ce n’est pas la seule question qui taraude la planche de bois qui fait office de banc.
Les êtres humains possèdent-il un croupion ? Enduisent-ils leurs poils ou leurs plumes de graisse avant de patauger dans la piscine qui leur sert de mare. Le sirop d’orgeat se révèle incompétent pour refroidir le cerveau de nos deux cygnes. Le serveur attentif, remarque un nuage de vapeur au-dessus de leur tête, et apporte une boisson à base d’orge fermentée.
La demoiselle dédoublée par l’orge continue sa promenade dans le pré qui semble ne pas posséder de sortie. Cependant, elle n’est pas affolée par ce terrible coup du sort. Elle sait que son pelage harmonieux est une arme absolue contre le froid. D’ailleurs, cherche-t-elle la sortie ?
Nos deux cygnes nous soutiendraient le contraire si nous les interrogions. Cependant la question n’est pas prévue dans le script. Les oies indifférentes aux interrogations des mâles assoiffés,  caquettent en tortillant du croupion, à la grande joie de deux chapons. Ils peuvent fantasmer tranquillement sans qu’une pulsion les saisisse aux testicules.

Un mouton est dans le pré, il tond la femme en mousseline afin de se confectionner un manteau pour l’hiver. La tonte terminé, il ramène la demoiselle dans la hommerie afin qu’elle se nourrisse.

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