Écrivez !
Écrivez ! Qu’ils disaient. Encore faut-il avoir le temps !
Plutôt, faut-il en avoir envie, quand le
rideau du temps libre s’ouvre. Si j’avais su, je serais resté au lit bien
douillettement.
Devant
moi, j’ai très peu de temps. Dans une demi-heure, je retourne chercher le
fiston à la crèche, puis j’enchaine sur la petite qui sort de l’école à 16H25.
Ensuite je dois les occuper jusqu'à l’arrivée de leur mère. Elle n’arrivera pas
avant 18h45. En plus je dois préparer le repas de ce soir et de demain soir. Vendredi,
des amis osent oser franchir le pas de la porte de l’appartement. Ils ne l’ont
pas encore fait. Peut-être qu’au dernier moment, ils prendront leurs jambes à
leur cou et chuteront dans les escaliers ; je n’ai jamais rencontré une
personne capable de descendre des marches avec les jambes autour du cou.
Donc
ce soir, Je prépare le repas de vendredi soir, car demain, je fais un rapide saut
au bateau afin de vérifier si les vannes d’eau ne gèlent pas. Je n’aimerais
pas, du moins pas pour l’instant, transformer Avel Vat en sous-marin.
Avant
d’écrire, je rangeais les courses fraichement effectuées. Avant les courses,
j’ai amené Louise à l’école. Avant l’école, j’ai préparé le repas et nous avons
mangé en devisant sur l’évolution du communautarisme qui serait due, d’après
elle, à la spoliation de la culture identitaire. Avant, j’ai été la chercher à
l’école. Avant je suis revenu à pied de la crèche en y laissant la voiture et
en passant par la banque. Avant j’ai déposé Antonin à la crèche. Avant, je l’ai préparé.
C'est-à-dire, changé, habillé, langé, mouché, chatouillé, bercé, balancé,
gazouillé etc. Avant, j’ai préparé le petit déjeuner de Louise et de ma tendre
et chère. Avant, j’ai réveillé Louise et l’ai habillée. Avant, j’ai pris mon
café. Avant, Aso a géré Antonin qui avait décidé de passer une nuit blanche,
puis elle est partie bosser fraiche et totalement explosée.
Le
temps imparti à l’écriture touche à sa fin. Tant qu’il ne touche pas à autre
chose, ça ne me dérange pas. À part l’emploi du temps inversé de mes dures
journées, rien de probant n’a été écrit. L’actualité n’est pas riche en faits qui
méritent que l’on s’y arrête.
Il
manque des faits réellement divers, et actuellement d’hiver.
-
le Triomphant, sous-marin français, s’est échoué sur la piste du kilomètre
lancé de Val d’Isère.
-
Un homme violé par sa femme accouche sous X. Irradié, il est hospitalisé.
-
Le rallye automobile, le Dakar, arrive à Dakar.
-
Nicolas et François, sont d’accord pour autoriser le mariage homosexuel, afin
de convoler ensemble en justes noces. Carla et Angela dépitées, s’exilent sur
l’ile de la tentation.
-
Monsanto se reconvertit au bio.
-
Poutine démissionne.
-
Napoléon serait toujours en vie.
J’aurais
pu m’intéresser à l’actualité internationale, et disserter sur les évènements
syriens et égyptiens. Cependant il y des spécialistes qui ont les qualités
requises pour ce travail et qui le font très bien.
Juste
une petite remarque. Ces potentats soi-disant démocrates, s’ils s’accrochent
autant à leur pouvoir, c’est pour la bonne raison que c’est la seule garantie
qui leur permet de rester en vie.
Si
nous voulions que les révolutions se déroulent sans effusion de sang, il
faudrait un endroit susceptible d’accueillir les dictateurs dans le luxe et avec
une liberté très restreinte. Peut-être accepteraient-ils de se rendre sans répandre
le sang ? La mort d’un coupable même sanguinaire ne mérite pas la mort de
milliers d’innocents.
Le
décès de Kadhafi est une motivation largement suffisante pour que Bachar
el-Assad ne lâche rien. Et ses fidèles amis ont surement une pensée semblable. Comment
s’appellent-ils déjà ? Ça me revient : Poutine et Hu Jintao.
Je
cesse d’écrire, si je continue des cadavres risquent de se retourner dans leur
tombe. Ce serait dommage qu’ils chopent un torticolis ou un lumbago éternel.
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