Ma
grande fille m’a houspillé car dans l’article précédent j’ai
écrit qu’elle était baptisée. Elle considère que mes écrits ne
sont qu’un ramassis de délires séniles et de mensonges frisant la
mythomanie.
Je
ne lui donnerai pas tort, il est vrai que parfois mes doigts tapent
plus vite que mon cerveau l’ordonne. Cependant je ne déforme
jamais la réalité, je suis surveillé par mon surmoi et il est
intransigeant. Si j’écris baptême de ma fille, c’est qu’elle
est baptisée. Sa réaction est normale, elle ne le sait pas.
L’origine de son ignorance, je l’impute à Dieu ou à ses
ouailles ailées.
J’aurais
peut-être dû l’informer de son nouveau statut. De plus le baptême
est récent, il date de la semaine dernière. Je l’ai baptisée
presque par hasard.
Je
vaquais sur un chemin vicinal, les yeux rivés sur le portable. Je ne
cherchais pas de Pokemons, j’admirais le paysage en usant de View
Streets. C’est génial, vous voyez le paysage tel que si vous y
étiez. Plus besoin de tourner la tête dans tous les sens, une
rotation du doigt et vous avez un panoramique. Le deuxième avantage
est qu’il fait toujours beau. Alors pourquoi se promener ? Parce
qu’un tapis marcheur n’entre pas dans le bateau. Je reviens à
mes moutons avant que monsieur Seguin ne les confonde avec une
chèvre. Je déambulais donc dans un village si j’en crois Google
Map, lorsque mon chemin croise un autre chemin. A l’intersection se
trouve une croix posée sur un socle appelé communément calvaire.
À
ce moment, apparaît sur mon téléphone une notification :
j’ouvre et après avoir coché le truc sur les cookies, je lis :
«
Parrainez un proche pour un Baptême garanti à vie et à mort et
nous vous offrons le repos éternel ».
Je
craque immédiatement. Vivant dans le monde de l’obsolescence
programmée, je me réjouis de l’existence d’un produit éternel.
Possesseur d’un baptême depuis mon plus jeune âge, je peux
parrainer. Je décide d’en faire profiter mes enfants. Mais lequel
choisir ? Les deux plus jeunes sont d’office exclus, cela ferait
trop plaisir à ma belle -mère qui a sous-entendu qu’elle les
ferait baptiser dans mon dos. Le plus grand m’a certifié que,
durant son coma, il avait croisé Dieu et que c’était un fumeur de
haschisch. Je croyais qu’il fumait un bon havane. Je n’avais plus
le choix pour mon choix. Ma grande fille s’imposait d’office.
Je
suis navré Ninon, ainsi grâce à ton dévouement inconscient, j’ai
gagné le repos éternel.
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