une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







lundi 31 janvier 2011

Changement de cap

Bonjour, comme vous pouvez le constater par vous-même le bateau ne change pas de place. Je sens que dans certaines chaumières l’esprit s’échauffe. Patience, Avel Vat patiente bien, pourquoi pas vous ?
J’ai légèrement bifurqué dans ma navigation. Plutôt je ne voyage pas de la même façon. Profitant de l’intérieur bien douillet d’Avel Vat, sans toi mon gros, je serais malheureux, je voyage avec les mots.
Dans ma retraite moderne et paisible de Lisbonne, je m’adonne aux joies de l’écriture, plaisir solitaire et égoïste. Je découvre un plaisir qui jusque-là m’avait été refusé par ma paresse intellectuelle. Seules les affres de la création avaient daigné m’accompagner dans mes tentatives rédactionnelles.
Je découvre l’euphorie de l’écrivain, sans en avoir le don, ni ses compétences. D’ailleurs n’est-ce pas un don de ressentir la jouissance de l’écrivain sans en avoir ses aptitudes ?
Toute l’imagination contenue dans ma tête essaye de déferler sur les pages encore immaculées des cahiers portugais. De nombreux pièges l’attendent sur le chemin qui l’amène au bout de la plume. La langue française avec son armée de grammaire, d’orthographe, de syntaxe, de style surveille de près ce flot d’images désordonné et tumultueux. Toutes les idées sont taillées, écorchées, d’autres réduites en lambeaux, certaines franchissent les premiers barrages et s’écroulent ensevelies sous la vindicte du style. Une toute petite pensée, introvertie par une éducation austère arrive en catimini sur la feuille :
Fin



mercredi 26 janvier 2011

Spleen d'un voilier


J’ai les boules, non j’ai les quilles. J’espère que vous m’avez reconnu. Je suis Avel Vat. Ne me demandez surtout pas ce que je deviens, car je ne deviens rien. Je n’ai même pas cette chance, je suis devenu un vulgaire mobil home.
Vous voulez que je vous dise. Bon ! Je me lâche.
Saviez-vous qu’un de mes frères ou un de mes sister ship, comme disent les anglais, était au niveau d’Ushuaia ? En direction du Cap Horn. http://journal.belle-isle.eu/
Saviez-vous qu'Eileen of Avoca, le petit bateau bleu, a traversé l’Atlantique ?
Saviez-vous que je moisis à Lisbonne ?
Saviez-vous pourquoi le skipper reste coller à terre ?
Parce que monsieur attend que les jours rallongent et que la température extérieure soit un peu plus en rapport avec ce qu’il appelle le plaisir.
A force d’attendre que les jours rallongent, ils vont finir par raccourcir.
Quand je pense aux petits jeunes qui aimeraient s’éclater sur ma coque. Il a fallu que je tombe sur un neurasthénique de la navigation.
Encore, il me bichonnerait. Même pas, il passe ses journées à écrire. Quand il n’écrit pas, il court ou il aère Vivien. Pourquoi ne m’aère-t-il pas ? Parce qu’il ne m’aime pas. Personne ne m’aime. Mon premier maître, après une vie remplie de joie et de nombreux voyages, m’a lâchement abandonné. J’ai moisi sur place plusieurs années. Une bonne âme a eu pitié de moi, j’ai été dorloté quelques temps, puis rebelote. Après m’avoir « relifté » entièrement, je reconnais qu’il s’est très bien occupé de moi, il m’a vendu pour acheter un bateau plus moderne et plus maniable. Ensuite, je suis tombé sur Frédéric et vous connaissez la suite...


Pourtant, au départ j’y ai cru à notre aventure, nous étions bien parti ; et d’un seul coup, patatras, tout s’est écroulé. Je pense qu’une bonne psychanalyse ou un bon camping-car lui ferait du bien, j’hésite entre les deux thérapies.

Chut ! le voilà
Ne dites rien à Fred, il serait fou furieux.

dimanche 23 janvier 2011

Une petite précision s'impose

J’avoue, je ne suis pas prolixe. J’ai dû me mettre un coup de pied au derrière pour écrire ce petit mot. Un coup de pied au derrière, à froid sans échauffement, dès le lever, est une chose à éviter à mon âge. Maintenant je suis coincé avec un pied sous les fesses. Tant que je reste statique la position est peu dérangeante, je ne dois pas me déplacer. La posture peut paraître incongrue au commun des mortels qui ici, sont des portugais. Quand ils savent que je suis français, ils comprennent. Pourtant, je me suis habillé de la couleur du flamand rose. J’ai la même stature que lui. Mais l’œil aiguisé des autochtones  m’a repéré. A ma décharge, je suis le seul flamand rose.
 Cette position est, aussi, délicate pour aller aux toilettes. Je ne m’appesantirai pas sur les difficultés que j’ai rencontrées. Votre imagination fertile, surtout en ce domaine suffira amplement.

Vous comprenez maintenant pourquoi j’évite d’écrire. Ma langue fourche, mes doigts dérapent, et le résultat qui apparait sur vos écran est sans intérêt et indépendant de ma volonté.

Que faisons- nous à Lisbonne ?
Voilà la raison pour laquelle mes messages sont rares. Nous ne faisons rien qui pourrait à vos yeux,  vous apportez un peu de rêve.
Vivien est dans la phase des devoirs à envoyer avant : très très très bientôt. Et mézigue écrit beaucoup. Je passe plus de temps sur mon cahier à aligner les lettres de l’alphabet dans le désordre que Vivien sur ses cours du CNED.
D’ailleurs j’offre un restaurant au premier où à la première qui remettra dans l’ordre correcte, les lettres de la première phrase de mon roman. Je précise. Le roman que j’écris, et non ceux qui sont sur le net. Je suis obligé de préciser, sinon je me serai ruiné.
Je sais que de nombreuses personnes se posent la question : pourquoi n’a-t-il pas traversé ? Je n’inclus pas Vivien car le suis le seul qui ai pris cette décision. Ne cherchez pas d’excuse philosophique, métaphysique où autre. Il n’y en a pas.
Je n’ai pas traversée car j‘ai tout simplement la trouille.
J’ai même ouï dire que Anne Sophie pouvait être enceinte. Là, sincèrement c’est une insulte. Cela voudrait dire qu’elle a copulé avec un autre homme pendant mon absence. Evidemment, je n’oublie pas Ferdinand. Mais nous l’avions sélectionné pour sa stérilité.
Je reconnais que cela m’aurait arrangé. J’aurais pu écrire :
- Vous comprenez, ma femme est enceinte. Je suis dans l’obligation de mettre un terme à notre voyage. Je ne puis m’éloigner de trop, au cas où elle aurait un problème. Je reste au maximum à deux heures d’avion.
Aussitôt, j’aurais paru tel un héros, sacrifiant son voyage pour le bien être de sa femme. D’ailleurs,  si elle était vraiment enceinte ne serais-je pas au côté d’Anneso à l’heure actuelle ?
Voilà, maintenant, vous connaissez la raison peu flatteuse de mon renoncement.

Mon petit doigt me dit que c’est l’anniversaire d’une lectrice assidue.


BON ANNIVERSAIRE.

mardi 18 janvier 2011

Réactivation du blog

Oh ! La ! La ! Comme le temps passe vite.
Nous sommes de retour à Lisbonne.
 Je sais, je vous ai délaissé. Horrible individu que je suis. Je l’avoue, j’ai préféré passer mon temps avec ma famille que d’écrire sur le blog. J’ai eu un peu de mal à repartir. Cependant j’ai dû revenir car  Avel vat me réclamait à cor et à cri, le pauvre il était tout essoufflé.
Nous allons rester en escale à Lisbonne encore un certain temps. J’attends que les jours rallongent et nous retournerons vers le nord. Comme je vous le disais dans un billet. Un fait, entièrement indépendant de ma volonté, a fait que le fait de continuer le voyage était contradictoire avec le fait dont je suis fait. C’est un fait que mes parents m’ont inculqué sans le faire exprès, quoique je ne sois pas certain de ce fait.
Un conseil pour ceux qui partent et qui laissent en France des êtres aimés. Ne leurs donnez pas rendez-vous lors d’une escale. Le mieux est de partir avec elles. Car la deuxième séparation a été insupportable, surtout quand j’ai vu ma petite Louise pleurer. Et parfois il suffit d’un grain de sable pour enrailler toute la dynamique.
Cependant, Vivien et moi, nous profitons de Lisbonne, lui avec ses cours du CNED, moi, en écrivant un quatrième roman. A chacun son plaisir.
 J’ai aussi découvert un nouveau jeu dont les règles évoluent si vite, que dès que je les ai enregistrées elles changent. Vous connaissez peut-être, cela s’appelle  « warhammer »
Mon fils, par moment me rappelle mon père. Ils ont tous les deux la même manière d’expliquer les règles du jeu auquel ils vous initient. Ils vous les distillent au compte-gouttes, et surtout lorsque c’est à leur avantage où a votre désavantage et, parfois sentant la partie leur échapper, ils les modifient légèrement et innocemment.  La rétention et la manipulation d’information n’est ni plus ni moins que du totalitarisme. Luttons contre la tyrannie familiale, je suis pris en sandwich entre mon père et mon fils. Je veux ma Maman !

Pardon ! Non ! je ne le crois! Nous sommes vraiment en 2011 ! Mince alors !
- Vivien ! Rappelle-moi ! Au début de chaque année, nous devons prononcer une phrase. Laquelle est-ce ?
- Bonne fête Papa !
- En es-tu certain mon fils ?
- Oui papa.
- Ok

BONNE FËTE PAPA.

- Papa !
- oui.
- Je me suis trompé
- Pourtant tu en étais sûr, je vais avoir l’air de quoi maintenant.
- Oh ! Papa, tu es toujours à te préoccuper de ton image, essaye un peu de penser aux autres. Tient ! Par exemple en leur souhaitant une bonne et heureuse année.


AVEL VAT ET SON EQUIPAGE VOUS SOUHAITENT UNE HEUREUSE ANNEE REMPLIE A RAS BORD DE TOUT CE QUE VOUS DESIREZ