une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







lundi 29 septembre 2014

"Libéré, délivré"



« Libéré, délivré ». Non je ne suis pas un fan de la Reine des neiges. Les glaçons ont une action démoralisante sur ma libido. Pourtant certaines femmes considèrent qu’une verge gelée, pas au repos évidemment, est infatigable.

« Libéré, délivré » est l’état d’esprit dans lequel je me trouve. Je sors de prison. Pas une prison conventionnelle où l’on purge une peine. Une prison que de nombreuses personnes subissent tous les jours : le lieu de travail.
Je ne suis pas allergique au travail, bien au contraire. J’ai plus de mal avec la hiérarchie. Je développe une allergie surtout aux ordres qui sont tout, sauf du bon sens. Dans un précédent article du 15/12/2013 j’avais décrit sans exagération les conditions de travail dans lesquelles je me noyais. Aujourd’hui par charité, je ne développerai pas le sujet.

« Libéré, délivré ». Je suis enfin sorti de ce labyrinthe destructeur. Mon seul regret, et il est énorme, est de ne plus côtoyer mon DRH. Il était la seule personne que j’appréciais. Sincèrement il aurait été une femme, j’aurais couché avec.
Jamais un mot plus haut que l’autre, il était incapable hurler tel un chien qui aboie. Une tolérance jamais prise en défaut. Une patience telle, que même mon non-respect de la hiérarchie n’arrivait pas à ébranler. Un sens de l’écoute : j’ai pu lui confesser mon homophobie alors qu’il est homo et en instance de se marier. Bref un panel de qualité à en faire frémir de jalousie mère Theresa.
La cerise sur le gâteau est qu’il n’est pas limité. Intellectuellement c’est une tête. Un QI qui dépasse largement la moyenne supérieur. Nous sommes tous plus ou moins limité, soit par notre intelligence, soit par nos tares qui ont tendance à créer des troubles comportementaux. Par exemple : Sarko aurait pu être un grand homme. Sa mégalomanie est sa rancune tenace font de lui un édenté de la vie (ne pas confondre avec les sans dents)
Alors pourquoi suis-je parti ?
Tout simplement parce que j’en avais ras la casquette de voir mon contraire. Moi perclus de défauts et lui auréolé de qualités.

« Libéré, Délivré ».
Un DRH pour une équipe de six personnes, je trouve cela un peu présomptueux.
Comme je suis aigri !

mardi 16 septembre 2014

Immaculée Conception



Un matin, je suppliai ma femme de me quitter. Je n’eus pas besoin de la supplier. A peine avais-je émis ma proposition qu’une Maserati stationnait sous la fenêtre. Un beau quadra sportif, imberbe, musclé et d’apparence intelligente en descendit et accueillit tendrement ma femme qui pour l’occasion devint mon ex-femme.
Sincèrement j’aurais aimé qu’elle hurle, se raccroche, se roule par terre de douleur, fasse une dépression. Je n’ai pas à me plaindre, ma femme a toujours cédé au moindre de mes désirs.
Pourquoi ai-je demandé à ma future ex-femme de me quitter ?
 Comme vous l’avez lu dans les articles précédents, ma bourse est aussi vide que la boite crânienne de Brice H. Attention je désigne ma bourse sonnante et trébuchante et non ma réserve d’enfants.
Donc, j’imaginai écrire un livre sur notre rupture et notre vie conjugale, afin de faire un bestseller qui regonfle ma bourse.
J’écrivis ce livre rapidement. Un copier-coller de mes souvenirs et ce fut terminé. Je fus moins vindicatif que ma collègue de Paris Match. Oui je n’ai aucune haine vis-à-vis de mon ex-femme. D’ailleurs, peut-on en vouloir à une personne qui ressemble à la vierge Marie, et qui même la surpasse. Oui, ma femme est une sainte. Nos deux enfants sont issus de la main de Dieu. Vous avez compris, ma femme est vierge. Par respect pour Marie, nous tûmes ce miracle et continuâmes à vivre comme de simples mortels
J'ai contacté mon éditeur préféré, c’est le seul qui avait refusé tous mes précédents livres avec tact. Il m'avait fait comprendre que  je n’avais rien d’un écrivain, et qu’il me voyait très bien technicien en distribution automatique de boissons et confiseries. L’avenir prouvera que même ce métier se refusera à mon talent.
Il dut reconnaître son erreur sur son appréciation antérieure car il me reçut. Il feuilleta rapidement mon manuscrit qui était en fait un tapuscrit et dit :
- Le père des enfants c’est moi !
Je me prosternais devant lui. J’avais Dieu face à moi.

dimanche 14 septembre 2014

Les sans dents (2)



 L’article qui suit, peut choquer des oreilles chastes. Pardon, vous n’écoutez pas, vous lisez. Je reprends. L’article qui suit, peut choquer des regards chastes. Certains mots et certaines situations pourraient même choquer DSK. Donc, personnes mineures et non perverses abstenez-vous.

Quelques lecteurs ont relevé une ineptie dans le message précédent.
Je tiens à préciser que cela n’est pas une ineptie mais la stricte réalité.
Actuellement je suis dans une passe financière précaire. Mon train de vie sans limite a tari le pécule que j’avais amassé durant ma vie d’homme laborieux. L’entretien de mon nègre plus les dépenses excessives de ma progéniture m’ont déposé sur le seuil de la pauvreté.
J’ai dû m’imposer une période de rigueur.
Une de ces mesures est le partage de mon dentier avec un tiers, désigné sous le nom : ami de bouche.  
Un dentiste dans la cité, conscient de la cherté des prothèses dentaires, s’est inspiré du covoiturage. Pourquoi pas un dentier en copropriété ou en colocation. Evidemment cela n’est pas aussi simple que le partage de places dans une voiture.
Le premier obstacle est que le nombre de dents doit être semblable entre les deux patients. Le chirurgien a résolu le problème en retirant les dents du patient le moins édenté afin que le nombre corresponde.
Le deuxième obstacle est l’adaptation de la prothèse sur des mâchoires différentes. Notre praticien a conçu un ingénieux coussinet à base de silicone et de résine. Ce n’est pas la panacée mais cela permet au porteur du dentier de croquer dans un quignon de pain sans se blesser les gencives.
Le troisième obstacle est la distance. Les amis de bouche doivent impérativement habiter à proximité. Par chez moi, cela ne pose pas de problème. La majorité de la population est pauvre et les sans-dents nombreux.

Personnellement, mon ami de bouche habite dans le même immeuble, à une cage d’escalier. Nous alternons chaque jour. L’échange a lieu tous les soirs à 19h30 pétantes. Cela permet au donneur de diner avant et au receveur de ne pas diner trop tard. Ainsi tous les soirs, nous mangeons avec notre dentier.
La prothèse au commencement m’appartenait à 100%. Avec la période de vache maigre qui se profilait à l’horizon, j’ai consulté le dentiste qui m’a de suite trouvé un acheteur pour la moitié des parts. Ce qui m’a rapporté 500€. Et a couté quelques dents à mon copropriétaire.
Sincèrement, je trouve l’idée pas mauvaise. D’accord certains d’entre vous pourront être choqués au niveau de l’hygiène. A chaque échange, nous trempons la prothèse dans une solution désinfectante.
 Pour accéder à une telle copropriété, il est obligatoire d’accepter la différence. Mon ami de bouche est un représentant de la diversité, il est noir, musulman, homosexuel et frisé. Je reconnais qu’au début de notre copropriété, il y eut quelques couacs. Lui refusait que je mange du porc, de la viande non halal, et moi j’exigeais qu’il fasse des câlins à ses amants sans prothèse. Nous avons fini par nous faire mutuellement confiance, c’est-à-dire que je dévore allègrement du saucisson et autres délices du territoire français, et lui suce allégrement ses amants. Et nous taisons à l’autre nos incartades.
Il est vrai que quelquefois, malgré le désinfectant, le dentier a un drôle de gout.

Je viens d’apprendre qu’un licenciement économique me pendait au nez. Je réfléchis à la possibilité de louer ma prothèse à d’autres personnes. Mon ami de bouche n’est pas contre, il a aussi quelques difficultés financières.

samedi 13 septembre 2014

Sans dents



Electeurs de gauche, révoltez-vous ! Ne vous laissez pas abuser par la mafia politico-capitalo-narcissi-mégalo. Toute la classe politique vous trait à sec. Vous êtes exsangues et cela ne leur suffit pas.
Électeurs de François Hollande, vous qui avez glissé dans l’urne un bulletin plein d’espoir, vous vous sentez floués. Et encore ce n’est pas un sentiment, mais une vérité. Si vous n’aviez pas voté François Hollande, serait-il président ?
Non.
Il serait un député lambda de Corrèze, serrant des mains sur le marché de Tulle. Et vous, vous seriez moins escroqués. Oui, vous êtes escroqués. Malheureusement pour vous, vous en êtes les seuls responsables.
Il n’est pas trop tard, vous pouvez encore demander réparation. Des dommages et intérêts et pourquoi pas des droits d’auteurs. François sera toujours président, mais vous, vous serez à nouveau considéré.
Si François avait été un citoyen simple député, Valérie aurait-elle pu écrire un tel livre ?
Et si oui, aurait-il été vendu à autant d’exemplaires ?
Sans vous, Valérie se serait fait larguer comme vous toutes, et vous tous, en fermant sa gueule et en gardant ses yeux pour pleurer. A la rigueur, elle aurait découpé les fringues de son ex, embouti sa voiture, explosé sa collection de disque vinyle ou demandé une pension alimentaire exorbitante.
Sans vous, elle ne serait qu’une simple journaliste de Paris Match.
 Exigez que les droits d’auteur vous soient reversés intégralement, car seuls les électeurs de François ont permis à Valérie de tirer sur l’ambulance.
Ainsi, l’argent reviendra en majorité aux sans dents. Donc à ma famille. Car entre les dents absentes de la plus jeune, et le dentier que je partage en copropriété, nous sommes prioritaires.

vendredi 12 septembre 2014

La petite souris n’existe pas.



Ma jeune fille est plus rapide que son père. Elle perd plus vite ses dents, au grand désespoir de la petite souris qui peine à rejoindre l’oreiller afin d’y déposer une petite pièce.
Ma fille est du genre nomade, surtout pendant les vacances. Un séjour dans la Loire à la recherche du soleil perdu, puis une quinzaine de jours au Havre et ses environs à bord de notre fidèle voilier Avel Vat, à la recherche du soleil toujours pas retrouvé.
 La petite souris dont l’objectif principal diffère du notre, ne comprend pas notre quête. Elle aurait préféré que l’on s’abstienne de bouger afin de pouvoir remplir sa mission sans s’épuiser et sans prendre de risque.
Louise a perdu ses dents à différents endroits. En trois semaines elle a perdu trois dents. Une dans la Loire, une au Havre, et la dernière à Deauville.
Que de kilomètres à parcourir pour contenter une petite enfant de six ans capable de pleurer si la petite souris n’est pas passée. Et encore les kilomètres, ce n’est pas si grave, le co-voiturage, le stop et les transports en commun existent aussi pour les souris. Seule la conduite leur est interdite, car elles prennent un malin plaisir à écraser les chats. D’ailleurs, tous les chats écrasés sur les routes sont l’œuvre de petites souris qui ont conduit illégalement.
Par contre, lors de notre séjour au havre, La petite souris a dû traverser des pontons rendus glissant par la pluie, sous l’œil sanguinaire de goélands à la recherche d’une nourriture jamais assez abondante. Puis pour parachever cette escapade téméraire et suicidaire, elle a dû grimper sur le bateau en escaladant des amarres instables qui tressautaient sous l’effet du clapot qui secouait Avel Vat. La petite souris apercevait entre les vaguelettes, les crabes qui aiguisaient leurs pinces en se pourléchant les babines.
Malgré ces dangers mortels, elle a récidivé afin de contenter notre petite fille qui a perdu une nouvelle fois une dent au port de Deauville. La petite souris peut vous confirmer que la fréquentation de la riche faune locale par les Goélands, ne les a pas attendris, bien au contraire.

Pendant ce temps-là, une mutuelle crie à tort et à travers sur une radio d’information que la petite souris n’existe pas.
Petites souris, vous qui affrontez tous les dangers pour rendre heureux nos petits édentés, rebellez-vous, prenez le volant et écrasez tous ces briseurs de rêves.