une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







lundi 29 novembre 2010

Météo, quand tu nous tiens

Que dire ?
Nous prenons un rythme de navigateur en escale. Vivien profite du calme relatif pour rattraper son retard sur les cours du CNED. Je reste avec lui. Soit j’écris un article du blog, soit je peaufine mon troisième roman.
Notre point de chute n’est pas extra. Les commerces sont loin, la ville est sans charme. Les fenêtres météo sont de plus en plus étroites et de plus en plus froides.

Fatigué de me faire surprendre par des vents forts non prévus, je me suis abonné à Windguru pro. Ainsi, j’ai une météo beaucoup plus détaillée que les fichiers gribs habituels. La force des vents change sensiblement.

Ainsi, pour ce soir, le modèle GFS annonce pour :
 18H un vent moyen de 8 nœuds et des rafales à 14 nœuds.
 21H un vent moyen  de 9 nœuds et des rafales à 17 nœuds.

Le modèle WRF 9 km indique pour :
18H un vent moyen de 22 nœuds et rafales à 30
19h ---------------- -- 28  ------------------34
20h ---------------- -- 27 -------------------32
21h------------------ -24 --------------------27

 Dans le premier cas, la navigation semble être une partie de plaisir ; dans le deuxième, la navigation se transforme en un grog bien chaud.
Lorsque la météo française est devenue indisponible, je me suis rabattu sur les fichiers gribs (le vent est représenté par des petites flèches), qui sont en général suffisants pour une navigation au large, en sachant que lors des cyclones, ils indiquent des vents deux fois inférieurs à ceux observés.  Mais, en navigation côtière, les paramètres sont trop nombreux pour être pris en compte par le modèle GFS. Le modèle GFS affiche ses fichiers avec une résolution de 0,5 soit 50 km. Il ne prend pas en compte les variations de relief : vallées, rias etc., ni les vents thermiques et bien d’autres paramètres. Tandis que le modèle WRF 9km, celui que j’utilise maintenant, prend en compte tous ses paramètres.
Le problème est qu’avant, nous sortions et nous étions surpris par des vents plus forts que prévu, cependant nous avancions. Maintenant, nous ne sommes plus surpris mais notre progression est nulle.
Quelques exemples de fichiers Gribs :



Vous pourrez vous amuser à comparer les directions et la force du vent en cliquant sur le lien suivant. En haut de page, vous trouverez le modèle GFS, puis en descendant le modèle WRF 9km et enfin le modèle WRF 27km. Les différences sont quelquefois tellement importantes que je ne sais plus à qui me fier. Par contre, vous aurez une différence de douze heures d'analyse car vous n'êtes pas abonnés.
windguru

samedi 27 novembre 2010

Partir !

we hope to see you a another day.

We are always a Leixoes




Cette petite boite noire était remplie d'eau.
Quand partons-nous ? Cette question que je me la pose tous les jours et je reporte à chaque fois la réponse au lendemain.
 Je trouve systématiquement des excuses pour repousser le départ. Cependant le nombre des excuses augmentant proportionnellement avec le nombre de jours passés au port (j’ai suffisamment d’imagination pour en trouver) je me suis posé la fameuse question : Partir ou ne pas partir et comme d’habitude j’ai repoussé réponse au lendemain.
Je me suis dit : pépère tu as la trouille.

Elle est arrivée sans prévenir, discrètement, sans frapper, elle est entrée. Elle s’est assise en frissonnant. Elle m’a regardé droit dans les yeux. Elle a dit :
Je suis la peur, je suis glacée, puis-je me lové en toi pour me réchauffer. Elle n’a pas attendu ma réponse. Je la sens, là, bien au chaud dans mes tripes.

A côté d’Avel Vat est amarré un voilier composé d’un équipage de cinq personnes. Cet après-midi, nous avons discuté. Le capitaine et le second sont tous les deux des professionnels de la marine marchande (capitaine 500 et supérieur). Le capitaine m’a tout simplement précisé :
- Ne culpabilise pas. Si j’avais un gamin avec moi, je ne sortirais que si j’étais absolument sûr de la météo avec une fenêtre extra large. D’ailleurs pour traverser le golfe de Gascogne, mon équipage était composé de trois personnes ayant peu l’expérience des traversées. J’ai préféré demander à mon ami (le capitaine 500) de me seconder.
Je me suis retenu, j’ai failli lui sauter dans les bras.
Ah ! Le pouvoir des mots.

Bon ! Je ne sais toujours pas quand nous partons.
Sincèrement, quand j’entends le vent souffler dans les haubans je suis content d’être au chaud. J’ai trouvé mon excuse pour demain :
 Nous ne partons pas, la musique créée par le vent sur les gréements des voiliers n’est pas terminée et je l'adore.

mercredi 24 novembre 2010

Encore Leixoes. Tout pilote plongé dans un liquide reçoit une poussée inversement proportionnelle à la sienne.


Certains lecteurs du blog se sont aperçus que la destination ressemblait étrangement au lieu du départ. Félicitation ! Vous avez le sens de l’observation. Je rappelle pour ceux qui n’ont rien calculé, qu’il est possible de voir la position d’Avel Vat en cliquant sur l’image d’un voilier (un frère d’Avel Vat) située en haut et à droite de la page. Bien évidemment, vous devez être à jour de votre cotisation.
Pourquoi ai-je fais demi-tour ? Je dis « je » car, lorsque j’ai pris la décision de rebrousser chemin, Vivien dormait.
 Parce que :
-Vivien dormait. Monsieur ne se réveille que lorsque nous sommes au port. Sa présence dans le cockpit étant indispensable et le port de destination étant trop loin j’ai fait demi-tour pour le réveiller.
- J’avais oublié de débrancher le câble électrique.
- J’avais peur.
- Une baleine m’a déclaré sa flamme.
- Un cachalot aussi
- J’étais bourré, et j’ai cru que j’étais arrivé.
- Ma maman m’a dit : Freddy ! C’est l’heure du goûter. Ma maman m’appelle toujours ainsi. D’ailleurs autant j’aime entendre sa sonorité, autant je déteste le voir écrit. La musique et la symbolique de ce surnom ne peuvent être exprimés par  six misérables petites lettres.
- En fin de compte, je croyais que Vivien dormait, et lorsque j’ai voulu le réveiller, il n’était pas dans le bateau. Le pauvre, il était allé aux toilettes du port, et moi, pendant ce laps de temps je suis parti.
- J’ai vu un troupeau d’éléphants.
- Je suis tombé en panne gasoil, et nous avons poussé le bateau jusqu’à la station-service.
- J’avais mes règles, et j’avais oublié mes tampons.
- J’ai crevé, et la roue de secours était dégonflée.
- Mon pilote a cessé de fonctionner.
- Un crétin a retiré la bonde du lavabo et l’océan s’est vidé.
- Nous avons été capturé par Johnny Depp. Ensuite Avel Vat a été envahie par son fan (ou femme)  club, et j’ai ramassé les miettes.

Voilà, Maintenant vous devez cocher les trois bonnes réponses dans l’ordre. Le gagnant où la gagnante aura la joie d’assister Vivien dans ses cours du CNED. Bien sûr, en navigation et avec de la houle. Je rappelle qu’à bord, rien ne se perd, tout se récupère.

Je vous donne la première réponse que vous auriez dû cocher :
- Mon pilote estime qu’il a atteint l’âge non légal de la retraite.
Pauvre Vivien, lorsque le pilote a donné des signes de faiblesse, il dormait encore. Pauvre j’exagère, il était neuf heures, j’étais debout depuis six heures. Je m’imite :
- Vivien magne toi, dans trente secondes tu es dehors. Tu m’irrites passablement lorsque tu dors aussi tard.
Trente et une secondes plus tard il tenait la barre.

Mes sincères vomissements


mardi 23 novembre 2010

Leixos, tout pilote plongé dans un liquide cesse de piloter.

Et, oui comme l’avait si bien dit mon père, « Et voilà Avel vat sans pilote, » nous n’avions plus de pilote automatique. Le pilote est une petite machine qui remplace le marin où la marine. Il est capable de piloter le bateau, d’où son nom. Ainsi nous avons barré à tour de rôle entre Viana et Leixos. Le problème du pilote est qu’il est allergique à l’eau. Donc après avoir pompé, essoré, drainé, essuyé, épongé, chauffé, bronzé et aussi séché, Monsieur a daigné fonctionner. Je ne suis absolument pas superstitieux, cependant je croise les doigts, touche du bois et évite de croisé un chat noir.
 Voilà, sinon tout va bien.
Pas de photo aujourd'hui, car la connections ne supporte pas les pixels

dimanche 21 novembre 2010

Porto

Suivez le guide, aujourd'hui repos. Pas de CNED !

Une rue

Une caillera

Une façade

Un sens interdit portuguais

La cathédrale de Porto

Une vue


La façade de la cathédrale

Un autel

Un plafond

Un cloitre

Une horreur

une deuxième !
Euh ! Pardon

Le cloitre vu du ciel
 J'ai fait chauffer la connection intenet. L'antenne est brulante. le plus étonnant, est que j'aperçois les photos transiter de mon antenne à l'antenne du port.



Au nom du père

Du fils

Et du Saint esprit
 Pour aller à Porto, nous n'avons pas pris la mer. Nous avons préféré utiliser tous les transports en commun que nous avons trouver : le train, le métro, le tramway et le funiculaire. je peux vous certifier qu'ils sont plus sûr qu'un voilier.
Oeuvre faites par des enfants de la paroisse




nous sommes

dans les catacombes

Vivien ! respecte les morts !
Pour prendre des photos nous sommes quelquefois obligés de modifier le décor.

Pour photographier Vivien à l'intérieur du sarcophage, nous avons du retirer le couvercle



Et le vider

de son contenu


Il n'y a pas que moi qui me gratte les...
 


Après la photo, je suis parti me cacher

Le bonheur de retrouver son père





Un tramway

Un autre


L'intérieur












mardi 16 novembre 2010

Nous revoilà portugais

La parenthèse française s’est refermée. Deux heures pour l’aller, deux heures pour le retour. Quatre heures en tout. Nous, qui avons mis deux mois pour descendre !
Un marin dont le nom est enfouit sous une croute d’inculture a dit : La voile est le moyen de transport le plus coûteux et le plus lent.
Et de plus nous ne sommes jamais certains d’arriver à la bonne destination.

Dimanche dernier, j’ai découvert une nouvelle sensation. Elle s’apparenterait au vertige. Ainsi je l’ai nommé vertige temporel.
J’ai eu la malencontreuse idée de retourner à Saint Valéry en Caux, lieu de notre départ. Malencontreux, non pas vis-à-vis des amis que j’ai revu, mais par rapport  à l’incompréhension de ma logique cognitive.  
Lorsque je suis descendu de la voiture, une sorte de tournis s’est emparé de mon être. J’avais l’impression d’être en haut d’une échelle, ou d’un mat, tout en étant certain d’être en bas. Je n’arrivais pas à accorder la temporalité de mon départ avec mon retour impromptu. Vivien a ressenti, apparemment le même malaise

La date de notre départ de Viana do Castello n’est toujours pas fixée. Les dépressions se suivent et se ressemblent. Du vent, puis des vagues, puis de la houle, un jour sans vent, puis cela recommence. Je pourrais profiter des fins de dépression avec le vent orienté au nord-ouest. Mais la houle avec les sortie et rentrées de port rend la navigation inquiétante, surtout pour moi.
De nombreux voiliers naviguent dans ces conditions, d’autre non.
En arrivant, nous avons eu l’agréable surprise de retrouver notre Anglais préféré, Rolland. Lui aussi attends une bonne fenêtre, je le comprends : il est seul, avec un vieux bateau en bois datant du milieu du siècle dernier.
Je pense qu’avec le nôtre, il serait déjà à Madère.
Jean ! Attrappe !

C'est fait !

Avec de tels anes, je m'amuse comme une folle.

La leçon de piano

Tenue de mèche exigée.


Lui, il ne s’arrange pas. Son esprit pas résisté aux turbulences. Il refuse de sortir en mer sous prétexte qu’il y a une petite houle de trois ou cinq mètres ou un petit « force six », et il s’envoie en l’air avec un engin qui ne flotte même pas.
 Ses neurones n’ont pas résisté à la vitesse. « Cognitive » « temporalité ».  Il se la pète ou quoi. Par moment j’ai envie de le cogner, histoire de lui apprendre les vraies valeurs de la vie maritime. Les lecteurs désirent vivre des aventures réelles et non lire des débilités issues d’une rumination bovine. A mon avis, ce n’est pas demain la veille que vous aurez la possibilité de suivre de nouvelles péripéties. Monsieur trouve la météo trop incertaine et aussi que je suis  le moyen de transport le plus cher ! Et le plus lent !
Premièrement,  je ne suis pas un moyen de transport ; je déteste être associé à une voiture, un train et aussi à un ferry. Compare-t-ont les chevaux aux voitures ? Non.
Deuxièmement, je suis l’aboutissement d’un désir longuement refoulé. L’achat d’un bateau est généralement un acte murement réfléchit.

                    Les premiers symptômes de la concrétisation d’un désir longuement refoulé chez les voileux sont caractéristiques : le vomissement. Ce qui d’un point de vue psychologique est vrai. Tout refoulement cherche d’une façon ou d’une autre à s’extérioriser. D’ailleurs, mon capitaine, le vrai, pas l’autre abruti qui squatte mon intérieur douillet, celui qui est psy, m’expliquait qu’un patient qui vomit pendant une séance est considéré comme guéri. Lorsqu’il m’avait narré cette vérité, je lui avais proposé de créer un cabinet itinérant chez moi. Nous serions sortis en mer, pas à la première séance, il doit gagner sa vie, à la dixième par exemple. La houle résiduelle aurait parachevé la guérison.
 Fréderic devient contagieux, je me surprends à raconter les mêmes inepties. Donc je cesse d’écrire.
A la prochaine !


PS; pour ma maman adorée. Tu cliques sur la photo du bateau qui est en haut à droite et tu verras où nous sommes.