Ça va mieux, les articles précédents ont joué le rôle de défouloir. J’ai bien bavé sur mes contemporains.
Le blog est un punchingball de l’esprit. Tous les coups sont permis, surtout ceux en dessous de la ceinture. De toute façon, un punchingball n’est pas tracassé par l’emplacement des coups et encore moins par l’état d’âme du boxeur. Il est là pour encaisser, travail qu’il fait consciencieusement.
Aujourd’hui repos, les articulations des neurones sont disjointes et ensanglantées. Un bon cataplasme fera l’affaire. Cependant, aucun n’est assez épais pour résister aux cris d’Antonin. Dès que je m’éloigne de plus de trois mètres, il hurle. Les tympans âgés de plus de cinquante ans s’agenouillent et me supplient de lui fermer sa gueule. La seule manière qu’il la ferme, est que je le prenne dans les bras. Et là, par magie, il s’endort. Attention, si j’essaye de le coucher, il hurle et les tympans recommencent leur prière. D’ailleurs, je ne sais pas si je souffre plus des cris ou de la litanie incessante des tympans.
Antonin a une particularité parmi tant d’autres. Quand sa mère est absente, il ne dort que dans les bras. A chaque fois que je tente, que j’essaie, que j’ose le coucher et le dissocier de mon corps, il ouvre un œil, un deuxième, la bouche et pousse son cri de guerre. Au début, j’ai cru que mon système pileux, bien que protégé par un maillot de corps faisait office de velcro. J’ai donc doublé le sous-vêtement par une chemise épaisse en coton. Résultat : lors de la séparation, il ouvre un œil, un deuxième, puis la bouche et pousse son cri de guerre. J’ai tout essayé, l’allonger en position verticale, me déplacer en rampant sur le dos. Monsieur a l’option détectrice de mouvement et de chaleur.
Pourtant c’est un gamin sympa, dès qu’il est dans les bras, la sirène cesse et un grand sourire irradie la pièce. Et là, les yeux et le cœur charmés me supplient de le garder dans les bras. Les bras râlent, c’est toujours eux qui bossent. Si je les écoutais, j’enfermerais l’enfant dans la pièce la plus imperméable aux cris, et le laisserais là jusqu'à l’arrivée de la mère.
J’ai osé espérer que le petit dernier soit cool. Qu’il fasse ses nuits rapidement, qu’il ne braille pas trop. J’y ai cru, surtout les deux ou trois premiers mois où il a été particulièrement agréable. A partir du moment où il a maîtrisé le sourire, il a compensé par une vocalise exacerbée ; il est pour l’égalité des chances. Si j’étais parano, je pourrais croire qu’il le fait exprès. Lorsqu’il nous gâche une nuit, le matin il est souriant. Lorsqu’il hurle deux heures non-stop dans la voiture, à la fin du voyage, un sourire orne son visage d’ange. Ses sourires me sont fréquemment adressés. A chaque fois qu’il me voit, il se marre. Exact, il ne sourit pas, il se marre. Il semble me dire :
- Les deux premiers mois, tu y as cru. Je t’ai bien baisé la tronche. (Antonin, j’en suis certain, n’utiliserait pas un tel vocabulaire). Tu pensais que tu allais te la couler douce. Malheureusement pour toi, je suis jeune et facétieux. Toi, tu es vieux et fatigable. Imagine juste cinq minutes que je sois un hyper actif. Tu n’oses pas. Je sais, rien que de le supposer est trop violent pour toi. Tu n’y survivrais pas. Tu vois papa, je sens que je tiens mon Œdipe.
Le problème est que je suis parano.
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