Au bateau nous pratiquons un rite tombé en
désuétude : la vaisselle. Nous ne sommes que de petits nantis, nous
n’avons pas de lave-vaisselle à bord. Un soir de ce weekend, après le repas, je
décide de faire la vaisselle (avant cela est plus difficile). Au moment où je commence
à remplir l’évier d’eau chaude une envie pressante et non prémédité vient me
titiller le fondement (comme les gamins lorsqu’il faut débarrasser). Je me
dirige vers les sanitaires du port avec les poubelles du tri sélectif afin de
donner le change. Nous avons les toilettes au bateau, mais le tout à l’égout
n’est pas encore branché.
Lorsque Je reviens, Aso a déjà entamé le
rituel. Elle me demande de préparer le lait du petit qui boit sa rasade tous
les soirs. Je rétorque que je ne peux point car j’ai les mains sales. Elle s’écarte de l’évier
afin que je puisse me les laver. Ensuite, je
m’occupe de l’addiction au lait du petit.
La place devant l’évier étant toujours vacante,
je la prends et m’attaque à la vaisselle, puis je pose la question à Aso.
- Comment
ce fait-ce que je fasse la vaisselle ?
Elle
me répond, que j’en ai pris l’initiative. Justement cela est ce qui m’inquiète.
Je
ne prends jamais d’initiative
Je
ne crois pas en Dieu. Mais je soupçonne ma douce compagne des iles Caïmans d’y
croire. Lui aurait-elle discrètement téléphoné afin de m’inciter à pratiquer ce
rite d’un autre temps ? Je ne crois pas en Dieu, mais il peut être. Je ne
crois pas en mon voisin, pourtant je puis vous affirmer qu’il est bien présent.
Dieu n’aurait-il pas déjà fait un enfant à une dame sans le consentement de
l’époux de ladite dame ? D’un enfant à la vaisselle il n’y a qu’un pas. Je
ne crois pas en Dieu, mais qui me dit qu’il ne croit pas en moi.
La discussion
a été ardue. Mes arguments bien que parfaitement étayés, ne résistèrent pas ses
affirmations. Elle n’était pas seule.
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