une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







mercredi 4 mai 2016

J’aime pas papa



Rien qu’avec le titre, le correcteur d’orthographe me casse les burnes ou  m’exaspère (je ne tiens pas à froisser les  littéraires). Il le souligne en vert, car il exige que je mette « ne » afin de respecter la forme grammaticale. Mon plus jeune fils, considère que « pas » est plus important que « ne ». De plus, il est en deuxième année de maternelle et à mi-temps, il n’a pas encore eu de cours sur les fondamentaux de la langue française.
 Il est à mi-temps car Les enseignants ont besoin de récupéré après avoir croisé mon fils. Il est un enfant un peu trop vivant pour  le cadre scolaire. Cela doit-être de famille, car le grand vient de se faire virer quinze jours.
« J’aime pas papa » est une de ses phrases préférées. Lorsque je vais le récupérer à l’école (très fréquemment) et qu’il me voit, il grimace et prononce la phrase. Je reconnais que les premières fois, elle m’est restée coincée au travers de la gorge.
Lorsque je pars en bateau, il m’aime. Evidemment je lui précise juste que s’il ne m’aime pas, il n’y ira pas. Alors il me répond :
- J’aime quand même papa un petit peu.
Personnellement j’appelle cela de la maltraitance. Faire un chantage sur l’affectif avec des gamins de cet âge-là est une atteinte au fondement même de la relation parent enfant. Ainsi grâce à mon éducation punitive et sclérosante, mon chérubin adoré aura un trouble affectif durant sa vie d’adulte.
Je viens de lui dire d’éteindre la télé. Il m’obéit en prononçant :
- J’aime pas papa pour toujours.
Hier, nous avons eu une discussion hautement philosophique sur la relation affective entre le père et le fils. Deux analyses en sont ressorties.
La première émise par mon fils :
Il acceptait de m’aimer si nous échangions nos couches* respectives.
La mienne :
Qu’il m’aime ou pas, cela ne changerait rien à ma façon d’être. Qu’avant tout, j’étais son père et que je devais l’aider à accéder au bonheur (Il y a du boulot).

Je lui ai dit que même s’il « aimait pas papa », je l’emmènerai au bateau. Il a été rassuré et a un fait un gros câlin en disant « j’aime pas papa »

* ok, j’ai presque l’âge d’être incontinent, mais mon fils a quatre ans et il est propre depuis belle lurette. J’utilise le mot couche dans le sens littéraire qui est : lit.


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