Les
enfants sont réveillés. La maman dort, je refuse de préparer le petit déjeuner.
Je suis en grève.
Cette nuit je suis parti naviguer. Comme tous
les marins, j’ai préparé ma navigation en étudiant les cartes marines, les
cartes météo, les cartes de courants et j’ai consulté les avurnav. La capacité de travail fut trop
sollicitée. Je ne suis pas un intellectuel. Dès que je lis plus d’une ligne, le
cerveau surchauffe. Je le refroidis avec un liquide de refroidissement du
terroir. Plus la chaleur dégagée est importante, plus la quantité de liquide absorbée
augmente, plus le cerveau est capable de fonctionner à plein régime. Le résultat
fut concluant, je retins parfaitement toute les instructions nécessaire à la
navigation nocturne. Je larguais les amarres et franchit les passes du port
sans incident.
Ensuite
un brouillard non prévu tomba. Son épaisseur était telle que la brume pénétra à
l’intérieur du bateau. La lecture des écrans de contrôle devint difficile puis
impossible. Je m’égarais. Je dus prendre un coup de bôme car je me réveillais
bien plus tard. Il faisait jour. J’avais mal à la tête. Je vérifiais la
position du voilier en sortant la tête par la porte du carré. Je vis une
falaise juste devant le nez du bateau. Bien que nauséeux, j’avais les idées
claires. Je me précipitais sur la barre et la poussais à fond afin d’éviter une
fortune de mer. Le bateau ne réagit pas.
Je ne suis pas en grève mais
sur la grève.
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