une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







dimanche 8 mai 2016

Je n’ai pas de titre adéquat



Tous les matins, je relis la lettre de Vivien. Je reconnais qu’il m’arrive parfois (vraiment parfois, c’est-à-dire rarement) de supprimer certains passages un peu crus. J’ai délégué la correction de l’orthographe à Aso. Si certaines fautes résistent à son regard d’aigle, c’est qu’elle est distraite par les enfants qui vampirisent leur maman adorée.
 Durant la longue période d’incertitude due à la survie de Vivien, je pensais tous les jours aux parents d’un cavalier dont j’étais l’enseignant préféré. Leur unique enfant est décédé. Ma souffrance n’était rien par rapport à la leur, j’avais toujours l’espoir qu’il revienne. Il n’était pas parti.
Au moment du décès de leur enfant je compatissais. J’adorais les parents et leur garçon. Je ressentis une énorme tristesse et la vie reprit son cours. Avec Vivien j’ai approché leur souffrance, mais seulement de loin. Sincèrement maintenant, je sais que la perte d’un  gamin peut amener à une telle abomination  que parfois, seule la folie peut prétendre à vous soulager.
Encore maintenant, je ne puis m’empêcher de penser régulièrement à eux, à leur détresse et leur souffrance qui ne sera jamais atténuées. 



Ma mère, au décès de mon frère disait :
- Heureusement que j’ai soixante-dix ans, car je n'aurais pas à supporter trop longtemps une telle souffrance.

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