Hier
matin, mon plus jeune fils était à cent pour cent avec son père. Il ne voulait
que moi. « Sur le chemin de l’école » (c’est une chanson et un film),
il disait à sa maman adorée qu’il était heureux que son père vienne le chercher
ce midi, comme tous les midis.
Le
weekend au bateau est un peu responsable des sentiments exacerbés de mon fils. La
mer, l’eau sont pour lui fondamentales.
En
manifestant sa joie du weekend et l’amour pour son père, il explosa en plein
vol dans l’école. Il tapa deux maîtresses. Rassurez-vous, elles ne sont pas à
l’hôpital.
L’accueil
du midi ne fut pas le plus chaleureux. La maitresse agacée m’apostropha sans
ménagement devant les autres parents d’élèves
et résuma brièvement l’affaire. Je compatis, pris mon gamin et nous
rentrâmes chez nous. Durant le temps du midi, j’eus une discussion avec mon
fils, et l’après-midi il ne fit pas d’étincelle.
J’ai
toujours soutenu les enseignants. Je reconnais qu’ils ne font pas un boulot
facile. Cela ne va pas en s’arrangeant. Entre les directives des ministères qui
n’ont une connaissance du microcosme de l’école par ouï-dire, et les parents
qui les respectent de moins en moins, il y a de quoi s’effriter.
Dès
l’entrée en petite section, nous avons mis en place avec une infrastructure
extérieure à l’école des protocoles afin que la scolarité de notre fils se
déroule le mieux possible, et sans qu’il ne détruise trop d’enseignants.
L’enseignante
de petite section ne s’adapta pas une seconde à cet élève non formaté, malheureusement
lui non plus. Cette enseignante, par exemple, refusait les enfants qui ne dormaient
pas l’après-midi. Ce n’est pas pour cela qu’elle préparait ces fiches
pédagogiques. Elle était trop dans la
routine et notre fiston dérangeait. La fin de l’année fut horrible.
Cette
année, il y a un progrès, notre fiston a grandi, et la maîtresse est un peu
moins psychorigide. Pourtant c’est
encore difficile, nous sommes à l’écoute, proposons des solutions, qui ne sont
pris en compte que lorsque la psychologue scolaire ou l’équipe éducative le
suggère. Ainsi, à chaque fois nous perdons deux mois. Hier je n’ai pas du tout
apprécié les reproches publics, non à cause des regards des autres (au bout du
quatrième enfant je suis blindé), parce que cela reflétait un manque de
pédagogie et de patience. Je sais que mon fils est épuisant, agaçant, despote,
et même, il faut le dire parfois obéissant. Cependant il n’est pas présent
toute la semaine. Il ne va à l’école que le lundi, le mardi matin, le jeudi et
le vendredi matin afin que l’enseignant puisse recharger ses batteries.
C’est
la première fois de ma vie de parent que je vois des enseignants qui soient
incapables de s’adapter. Je sais que mon fils est loin d’être un ange, nous en
sommes conscients et nous faisons tous ce qui est possible afin que tout se
passe bien. Si mon grand garçon avait eu le même genre d’enseignant, il lui
aurait attaché les bras le long du corps.
J’appréhende
ce matin. J’ai peur d’entendre « j’aime papa »
PS suite
à un bogue informatique, les écrits sont restés sagement dans l’ordinateur jusqu’à
maintenant. Donc je puis confirmer que Antonin « aime pas papa » et
que ce matin il a été adorable à l’école.
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