une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







samedi 27 novembre 2010

Partir !

we hope to see you a another day.

We are always a Leixoes




Cette petite boite noire était remplie d'eau.
Quand partons-nous ? Cette question que je me la pose tous les jours et je reporte à chaque fois la réponse au lendemain.
 Je trouve systématiquement des excuses pour repousser le départ. Cependant le nombre des excuses augmentant proportionnellement avec le nombre de jours passés au port (j’ai suffisamment d’imagination pour en trouver) je me suis posé la fameuse question : Partir ou ne pas partir et comme d’habitude j’ai repoussé réponse au lendemain.
Je me suis dit : pépère tu as la trouille.

Elle est arrivée sans prévenir, discrètement, sans frapper, elle est entrée. Elle s’est assise en frissonnant. Elle m’a regardé droit dans les yeux. Elle a dit :
Je suis la peur, je suis glacée, puis-je me lové en toi pour me réchauffer. Elle n’a pas attendu ma réponse. Je la sens, là, bien au chaud dans mes tripes.

A côté d’Avel Vat est amarré un voilier composé d’un équipage de cinq personnes. Cet après-midi, nous avons discuté. Le capitaine et le second sont tous les deux des professionnels de la marine marchande (capitaine 500 et supérieur). Le capitaine m’a tout simplement précisé :
- Ne culpabilise pas. Si j’avais un gamin avec moi, je ne sortirais que si j’étais absolument sûr de la météo avec une fenêtre extra large. D’ailleurs pour traverser le golfe de Gascogne, mon équipage était composé de trois personnes ayant peu l’expérience des traversées. J’ai préféré demander à mon ami (le capitaine 500) de me seconder.
Je me suis retenu, j’ai failli lui sauter dans les bras.
Ah ! Le pouvoir des mots.

Bon ! Je ne sais toujours pas quand nous partons.
Sincèrement, quand j’entends le vent souffler dans les haubans je suis content d’être au chaud. J’ai trouvé mon excuse pour demain :
 Nous ne partons pas, la musique créée par le vent sur les gréements des voiliers n’est pas terminée et je l'adore.

4 commentaires:

  1. Laisse ton instinct te guider.
    Signé la gnangnan

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  2. Bien au chaud devant la cheminée je pense à vous, et je réalise que s'il neige ici il peut très bien neiger sur l'Océan. On ne voit jamais de photos de voiliers filant sous la neige. Et pourquoi? car il faut avoir un grain de folie...au moins force 6
    Je propose: laisse Avel Vat et reviens le chercher aux beaux jours ,en famille et tout deviendra sourire. (On m'appelle aussi Madame Soleil)

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  3. Qu'en pense Avel Vat ? Visiblement il freine des 4 fers. Il frissonne des haubans, il paralyse son pilote et le rend douteux, il ne veut pas faire trois tours sur lui-même dans les 41,18 èmes degrés Nord rugissants. On le comprend...

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  4. D'habitude, c'est en moi qu'elle s'ancre et c'est toi qui la chasse alors renvoie la moi par la poste, elle a dû s'échapper discrètement.
    Repousser le départ : ok moi j'appelle ça de la pertinence. et c'est bien pour ça qu'on t'a laissé partir. moi, à bord, je serai tout simplement pétrifiée, tétanisée déjà depuis de nombreux miles malgré ma vieille expérience maritime ! Imagine !

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