une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







mardi 16 novembre 2010

Nous revoilà portugais

La parenthèse française s’est refermée. Deux heures pour l’aller, deux heures pour le retour. Quatre heures en tout. Nous, qui avons mis deux mois pour descendre !
Un marin dont le nom est enfouit sous une croute d’inculture a dit : La voile est le moyen de transport le plus coûteux et le plus lent.
Et de plus nous ne sommes jamais certains d’arriver à la bonne destination.

Dimanche dernier, j’ai découvert une nouvelle sensation. Elle s’apparenterait au vertige. Ainsi je l’ai nommé vertige temporel.
J’ai eu la malencontreuse idée de retourner à Saint Valéry en Caux, lieu de notre départ. Malencontreux, non pas vis-à-vis des amis que j’ai revu, mais par rapport  à l’incompréhension de ma logique cognitive.  
Lorsque je suis descendu de la voiture, une sorte de tournis s’est emparé de mon être. J’avais l’impression d’être en haut d’une échelle, ou d’un mat, tout en étant certain d’être en bas. Je n’arrivais pas à accorder la temporalité de mon départ avec mon retour impromptu. Vivien a ressenti, apparemment le même malaise

La date de notre départ de Viana do Castello n’est toujours pas fixée. Les dépressions se suivent et se ressemblent. Du vent, puis des vagues, puis de la houle, un jour sans vent, puis cela recommence. Je pourrais profiter des fins de dépression avec le vent orienté au nord-ouest. Mais la houle avec les sortie et rentrées de port rend la navigation inquiétante, surtout pour moi.
De nombreux voiliers naviguent dans ces conditions, d’autre non.
En arrivant, nous avons eu l’agréable surprise de retrouver notre Anglais préféré, Rolland. Lui aussi attends une bonne fenêtre, je le comprends : il est seul, avec un vieux bateau en bois datant du milieu du siècle dernier.
Je pense qu’avec le nôtre, il serait déjà à Madère.
Jean ! Attrappe !

C'est fait !

Avec de tels anes, je m'amuse comme une folle.

La leçon de piano

Tenue de mèche exigée.


Lui, il ne s’arrange pas. Son esprit pas résisté aux turbulences. Il refuse de sortir en mer sous prétexte qu’il y a une petite houle de trois ou cinq mètres ou un petit « force six », et il s’envoie en l’air avec un engin qui ne flotte même pas.
 Ses neurones n’ont pas résisté à la vitesse. « Cognitive » « temporalité ».  Il se la pète ou quoi. Par moment j’ai envie de le cogner, histoire de lui apprendre les vraies valeurs de la vie maritime. Les lecteurs désirent vivre des aventures réelles et non lire des débilités issues d’une rumination bovine. A mon avis, ce n’est pas demain la veille que vous aurez la possibilité de suivre de nouvelles péripéties. Monsieur trouve la météo trop incertaine et aussi que je suis  le moyen de transport le plus cher ! Et le plus lent !
Premièrement,  je ne suis pas un moyen de transport ; je déteste être associé à une voiture, un train et aussi à un ferry. Compare-t-ont les chevaux aux voitures ? Non.
Deuxièmement, je suis l’aboutissement d’un désir longuement refoulé. L’achat d’un bateau est généralement un acte murement réfléchit.

                    Les premiers symptômes de la concrétisation d’un désir longuement refoulé chez les voileux sont caractéristiques : le vomissement. Ce qui d’un point de vue psychologique est vrai. Tout refoulement cherche d’une façon ou d’une autre à s’extérioriser. D’ailleurs, mon capitaine, le vrai, pas l’autre abruti qui squatte mon intérieur douillet, celui qui est psy, m’expliquait qu’un patient qui vomit pendant une séance est considéré comme guéri. Lorsqu’il m’avait narré cette vérité, je lui avais proposé de créer un cabinet itinérant chez moi. Nous serions sortis en mer, pas à la première séance, il doit gagner sa vie, à la dixième par exemple. La houle résiduelle aurait parachevé la guérison.
 Fréderic devient contagieux, je me surprends à raconter les mêmes inepties. Donc je cesse d’écrire.
A la prochaine !


PS; pour ma maman adorée. Tu cliques sur la photo du bateau qui est en haut à droite et tu verras où nous sommes.



3 commentaires:

  1. Plop, un petit message juste pour signifier notre déception de ne pas s'être croisé à ST Val.

    Gros poutou et bon vent.

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  2. Cela aurait été avec plaisir. Mais cela aurait été rapide car nous n'avions pas beaucoup de temps. et comme je le dis sur le blog, j'étais un peu déboussolé.
    bises à toute la famille

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  3. Hello,

    C'est trop c..;bête!! On a appris ça samedi soir par Pascal et Fabrice qui sont venu nous rendre visite au Tréport. Il sont partis tard, ou plutôt tôt dimanche matin et nous nous avons "croulé" une bonne partie de la journée.
    Peut-être avons nous, nous aussi, des petits problèmes de connections. Il aurait fallu se dire: "si on veut les voir, c'est now!"
    En tout cas, ça fait du bien de vous voir tous réunis.
    Bises

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