une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







samedi 19 mars 2011

La tyrannie féminine


Le temps du retour arrive. Anneso a trouvé un appartement. Ne cherchez pas à comprendre, c’est une expression codée.
« J’ai trouvé un appartement » veux dire :
- Reviens immédiatement ! Tu as assez glandouillé. Il y a un déménagement, de la peinture, Louise à s’occuper. Moi je n’en peux plus, j’ai le ventre qui traine par terre. Et en plus, j’ai trois boulots à assumer.
Je lui ai donc répondu :
- Avec plaisir mon amour. Mais il y a un petit problème. Comment allons-nous faire pour arriver à Saint Valéry, alors qu’en visant la Martinique, nous avons à peine parcouru un dixième du trajet ? Si nous visions Saint val, en respectant la proportion, nous ne dépasserions pas Porto. (Idée de Vivien)
Donc je demande une confirmation, à ma femme aimée.
- L’appartement, l’as-tu loué à Porto ? Ce qui ne serait pas une mauvaise idée. Le bateau serait à côté de la maison.
Evidemment, la réponse est négative.
- Il serait temps que tu atterrisses ! L’appart est à Beauvais.
Je voudrais bien atterrir, mais je n’ai pas décollé. Puis sincèrement, je la trouve un peu dure. Il y a même de l’injustice dans l’air. J’essaye vainement de défendre ma cause.
- Ferdinand, il  pourrait s’occuper du déménagement. Si tu as le ventre qui traîne par terre, il en est un peu le responsable.
- Ferdinand, je le garde pour le plaisir. N’as-tu pas honte d’ergoter, je suis seule à m’occuper de tout ; trouver tes feuilles d’imposition, ton livret de famille, la grosse du divorce. Heureuse que Fabienne, ton ex, est là, pour palier ton bordel. Tu ne seras même pas là, pour l’anniversaire de ta fille.
Je réponds du tac au tac. J’ai de la répartie :
- Ce n’est pas grave. Avec l’amnésie infantile, elle aura oublié dans quelques temps. Puis, je lui raconterai, que j’étais présent et que je l’avais couverte de cadeaux. Ce qui compte, c’est le souvenir. D’ailleurs mon petit cœur, pour le prochain, nous pourrions essayer cette méthode. Nous l’oublions dans un coin pendant trois ans. Ensuite, nous lui racontons que nous avons été des parents géniaux, et nous créons ainsi d'agréables souvenirs. Je sens que je vais avoir la PMI et ASE sur le dos. It’s joke. Je tiens à le préciser, car certaines personnes prennent au deuxième degré, ce que j’écris, alors qu’il faut le prendre au premier.
Je n’ai pas le choix, il va falloir faire demi-tour.  Quel vantard, Pour faire demi-tour, il faut avancer.
J’essaye une dernière fois de chipoter.
- Mon petit cœur des îles que j’aime tant.
Débuter une demande par un petit mot d’amour peu changer la réponse. Je reprends :
- Mon petit cœur des îles que j’aime tant. Ne pourrais-tu pas patienter jusqu’au mois de juin ? Les nuits sont plus courtes et surtout plus chaudes. Mon amour tu es toujours près de moi. Mes rêves, et la moindre de mes pensées sont auréolés de ta présence. Tu es ma raison de vivre. Pourrais-je avoir du rab ?
- Justement, si les nuits sont courtes, les journées sont plus longues, ainsi tu pourras bosser plus longtemps.
Je n’ai pas le choix, le chemin du retour se précise. J’essaye une dernière tentative :
- Mon amour, l’océan est pavé de danger. Entre les tempêtes, les cargos, les sous-marins, les monstres des abysses et les sirènes, le retour risque d’être agité.
- Dans ce cas, achète de la peinture au Portugal, ainsi tu n’auras pas besoin de la touiller avant de peindre.

Ce que vous venez de lire, adorable lecteur est une retranscription intégrale de la dernière conversation téléphonique avec Anneso. Vous pouvez constater que je suis brimé.

Dix minutes après avoir raccroché, le téléphone hurle sa solitude. Je le réconforte dans le creux de la main. C’est ma mère.
- Bonjour maman. Ça va.
- Oui.
- Tu tombes bien. Anneso veut à tout prix que je rentre.
- Que t’ai-je appris ?
- Je ne sais pas… ne pas manger mes crottes de nez.
- Entre autre. Je vais d’aider,  il semblerait que tu as de la dentelle entre les deux oreilles. Au sujet de la condition féminine.
- Tu sais maman, avec le temps j’ai oublié.
- T’en veux une !
- Non maman. Ça y est ! ça me revient. Les femmes sont des êtres adorables. L’homme doit les vénérer, et surtout les soulager de toutes les tâches qui pourraient abimer leurs douces mains. L’homme doit consacrer sa vie à les rendre heureuses et à exécuter le moindre de leurs désirs.
- Alors !
- Alors quoi !
- Alors tu rentres dare-dare à Beauvais, sinon je te colle une correction dont tu te souviendras.
- Oui maman, je serais à Beauvais début mai. Le temps de rentrer.

Voilà ma condition de pauvre hère abandonné par les siens.

Je précise ; les conversations téléphoniques ne sont que pure invention de ma part. Par pudeur je n’ai pas osé retranscrire les vrais, qui étaient beaucoup plus crues.



Ps. Nous recherchons des couches d’occasions. Si possible nettoyées. Merci.

3 commentaires:

  1. Tes délires sont de plus en plus spécial, il est tant que tu rentre! Je vais reprendre ton éducation! Je t'aime papa, Bisous à mon frère.

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  2. spéciaux* tu rentres* il y en a sûrement d'autres! ^^

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  3. Début mai!!! Je prends note. 6 semaines!!! sans compter les avis de tempête, un quatrième livre à terminer, le cned, le printemps souriant de Lisbonne, à moins qu'Avel Vat sente l'écurie . Allez courage Anne sophie, trouve un compromis avec Freddynand...Bise à tous et demain 3 grosses bises à Louise de Tom, Sabrina et Pabio.

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