Hier j’ai appris que j’étais un tueur en série. Je n’éprouve
aucun sentiment de culpabilité. D’après mon psychiatre, je suis un psychopathe
bipolaire à tendance schizophrène. Malheureusement je ne ressens aucun plaisir
en commettant un meurtre.
Je ne suis pas un
terroriste mais mes dégâts sont plus importants.
Je suis plus efficace que l’ensemble des assassins qui ne tuent que mille personnes par ans.
Je suis plus meurtrier que les conducteurs qui détruisent la vie de trois mille cinq cents personnes par an. Pourtant, je fais partie de cette charmante confrérie.
Seul l’alcool (d’une tête) et le tabac me dépasse. Mais j’espère
pouvoir les égaler puis les écraser d’ici quelques années.
Je suis responsable de 48 000 morts par an en France. Mon
arme est la pollution. Une arme qui ne laisse pas de trace. Je suis un
meurtrier. J’ai l’aval de mes contemporains et leur complicité. Même les 48 000
morts ont participé à leur propre décès.
Je continue tous les jours à tuer en connaissance de
cause.
J’utilise la voiture pour parcourir de faible distance. Je
laisse tourner le moteur en hiver pour chauffer l’habitacle, je réitère en été
pour le refroidir.
Je consomme sans limite des produits qui polluent
énormément lors de leur fabrication.
J’achète de l’ail cultivé avec amour par de braves argentins.
Je préfère manifester contre le mariage gay, qui n’est
pourtant pas pronostiqué dangereux.
Je suis plus sensible à la vie de mon cheval, de mon
chien et de la chatte de la voisine qu’à
la vie de mes contemporains. Pourtant tous les animaux sont sensibles à la
pollution et au dérèglement climatique.
Lorsque je manifeste conte la "loi travail", je crame
des pneus et des voitures dans le but de supprimer quelques chômeurs et
quelques smicards.
Je marche main dans la main avec des inconnus afin de
dénoncer la lâche barbarie terroriste.
Je participe aux
massacres de 48 000 personnes en France, et j'en tue autant ou sinon plus, dans les pays producteurs.
Je massacre mes propres enfants. Pourtant, je ne change pas d’un iota mon style
de vie. j'aime trop mon confort.
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