Je me suis pris une fenêtre en pleine gueule. Le choc fut
rude et les dégâts importants.
Depuis un an, à chaque ouverture du PC une fenêtre me
propose systématiquement de télécharger Windows 10. Vu l’âge de mes artères et
de l’ordinateur, je ne suis pas chaud pour accueillir une nouvelle fenêtre,
même si j’en ai dix pour le prix de zéro. Donc, depuis un an, je ferme cette
fenêtre en maudissant Microsoft et toute sa clique.
Malheureusement, un matin de la semaine dernière où je
n’avais pas les yeux en face des trous ou l’inverse, je dus cliquer sur le
mauvais bouton car une deuxième fenêtre d’afficha en hurlant sa joie de
conquérir le PC le premier juin.
Je restai vigilant, mais je me fis sodomiser deux ou
trois jours plus tard. Se prendre dix fenêtres là où je pense, éclate les
fondements les plus ancrés. Pourtant, j’avais cherché un moyen de conter cette
invasion, mais que nenni, je n’étais surement pas assez doué pour la protection
rapprochée.
Je regardai, stoïque, la colonisation du PC. A ce moment,
j’étais en Bretagne et avait d’autres occupations que de constater les dégâts
collatéraux de la défaite.
Pendant deux ou trois jours, Windows 10 ne m’escagassa
pas de trop. Puis hier je voulus scanner des documents. L’imprimante me
répondit que ses pilotes étaient inadaptés et que ses mises à jour s’arrêtaient
à Windows 8. Heureusement que nous avions acheté une imprimante dernière
génération six mois auparavant pour remplacer une vieille qui avait donné des
signes de faiblesse. Après un nettoyage adapté, elle était repartie pour trente
ans, comme les centrales nucléaires.
J’installais les pilotes de la nouvelle imprimante qui a
toutes les nouveautés inimaginables et dont je ne me servirai jamais. Il y a
même l’option aquarium. Je réussis à scanner les documents, mais seulement en
option photo. Le site de réception les refusa, car il n’acceptait qu’un méga
octet maximum par document.
Toujours dans la même journée l’ordinateur me demanda un
code afin d’ouvrir la fenêtre de veille. Evidemment, je n’avais jamais
initialisé de code. Je fus obligé d’éteindre l’ordinateur et de le redémarrer
pour de nouveau accéder au bureau. Ensuite il refusa de m’ouvrir une
application car Windows n’avait pas assez de bit.
Puis, je devins un peu moins con. Je tapai sur un moteur
de recherche la phrase : « remplacer Windows 10 par Windows 7 ».
Microsoft se proposa aussitôt de remplacer le dix par le sept à condition que
j’eusse installé le 10 depuis moins d’un mois. Je le fis.
Je suis heureux comme peut l’être un roi lorsqu’il n’est
pas encore passé sous l’échafaud. Tout fonctionne comme avant. Même
l’imprimante couteau suisse préfère Windows 7.
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