une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







lundi 16 janvier 2012

Face à face.

Antonin dort, je profite du court répit pour écrire quelques mots. Le répit est très court, il se réveille.
Je reprends le clavier, Aso est de retour et s’occupe d’Antonin. Ce matin, ma tendre et chère a repris le travail. Je suis seul face à mon destin et ma descendance. Je suis le séparateur. Avec un pied de biche, j’écarte Antonin de sa mère. Je jette un seau d’eau sur leur fusion, sectionne le cordon ombilical, assèche la source de lait, revêts une jupe et des bas résilles, me fait teindre les cheveux en blond, pose des barbelés autour du lit conjugal…
Je suis sorti vivant de notre premier face à face. Il avait bien envie de m’étriper, cependant physiquement, il ne faisait pas le poids. De plus, son Œdipe n’était pas encore à son apogée. Je suis vache. Il a été adorable. Il a réussi à dormir sans sa tétine naturelle. La sieste du matin a eu lieu dans mes bras, celle de l’après-midi dans le canapé. J’avais prévu le pire : je me suis fait greffer deux paires de seins en silicone. Actuellement, il est possible d’en trouver des gratuits dans les poubelles des hôpitaux. Antonin a deviné le piège et a choisi de s’endormir sans.
J’aurais bien embauché une baby sitter pour m’épauler, mais Aso craignais pour ma santé. Une présence si jeune à mes côtés provoquerait un emballement du rythme cardiaque et un infarctus.

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