une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







mercredi 4 janvier 2012

Gastro ! Un nouveau virus.

La gastro, qui poursuit depuis plusieurs jours les membres de la famille,  jette son dévolue sur votre serviteur. Elle est violente et brutale. Ce n’est pas une simple gastro qui titille l’estomac et les intestins. D’ailleurs elle épargne le tube digestif. Elle s’attaque au système cérébral. J’ai la nausée de l’esprit. Je régurgite tous ce qui a pu nourrir mon intellect depuis ma naissance. Tout, sans exception, s’éparpille en un amas informe. Des fragments de souvenirs, d’éducation, de non-dits, de secrets, d’incompréhensions, de savoirs… s’effondrent sur le sol du salon, pièce dans laquelle les spasmes agissent.
La pièce se remplit de vomissure de l’esprit. Les souvenirs, à l’air libre, reprennent la consistance matérielle qui les a formés. Des parcelles de cours de maths côtoient des débris de premiers émois amoureux. Des fragments de peur ancestrale chevauchent des morceaux de clés USB. Un débris de la maison de mon enfance est éventré par un éclat des cours de morale de l’école primaire. Des lambeaux de couches usagées hydratent une partie d’un visage. Une tête de rhinocéros repousse tous les vestiges qui osent s’approcher d’elle, serait-ce une réminiscence ?
Je n’ai pas peur, je n’ai plus peur, je la vois devant moi. Je vois la consistance matérielle de la peur. Elle s’est empalée sur une image pornographique. Toutes les essences, les pulsions ont une apparence visible. La couardise occupe une place importante, je n’avais pas souvenir d’une telle lâcheté en moi. Je suis bête, comment puis-je m’en souvenir alors que mes souvenirs sont à l’extérieur ?  J’aperçois le courage, l’intelligence, qui complexés par leur taille se cachent derrière l’égoïsme.
Les spasmes sont terminés. Je contemple mon Moi. Il est aussi affriolant qu’un bœuf carotte expulsé d'un l’estomac. A l’intérieur il n’y a plus rien. Si, une phrase sans signification scintille dans le vide :
Je panse donc j’essuie.

J’ai chopé un nouveau virus très virulent. Il semblerait qu’il ait été concocté par un laboratoire dans le but d’éradiquer toutes les particules d’origine étrangère. Il n’a pas été divulgué, car sur les français il est totalement inefficace. Nous sommes trop métissés. Cependant il est très contagieux. Se laver les mains, désinfecter les toilettes, les poignées de porte et tout le reste est inefficace. Il faut éviter de lire ce nom : Guéant. Trop tard vous l’avez lu.

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