une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







dimanche 24 novembre 2013

Bonnet rouge



Le moral est au ras des pâquerettes. Surtout qu’en cette saison, les pâquerettes sont sous terre bien au chaud.
 Aujourd’hui j’ai ôté mon bonnet qui protégeait mon crane dégarni des froids automnales. Je l’ai déposé soigneusement sur son plat dans une boite à chaussures. Une boule de bois parfumée l’accompagne pour éviter une invasion miteuse. J’y aurais bien ajouté une paire de mitaines, mais je n’en avais pas. Une bande auto collante clos hermétiquement la boite. La boite a rejoint les nombreuses reliques de ma vie passée sises en haut de l’armoire Louis XV mâtinée Pompadour. Le bonnet côtoie ainsi les premiers poils pubiens, une dent de lait, la première éjaculation, deux enfants morts nés flottant dans du formol, un  33 tour de Dalida, la dernière éjaculation, le péroné d’un ancêtre, les rognures d’ongles de partenaires féminins et masculins…
Le moral est au ras des pâquerettes car les températures sont basses et ma tête est exposée au froid glacial ; mon bonnet est lui bien au chaud blotti contre les seins de la Pompadour. Pourquoi ranger un bonnet alors qu’il est impératif d’en porter un ?
Car à mon plus grand malheur la couleur du bonnet est la même que celle d’un groupuscule d’irréductibles bretons. Mon égoïsme et ma liberté de penser acceptent difficilement des remarques genre : t’as détruit un portique !!
Déjà que j’avais un peu de mal avec les allusions au commandant Cousteau, alors être apparenté à un mouvement qui déjà non content de créer une pollution au nitrate, désirent égoïstement que la terre ressemble à une boule de fumée m’escagasse au plus haut point.
Qu’ils soient mécontents, soit. Alors qu’ils fassent la révolution avec un bonnet incolore et qu’ils s’attaquent au véritable acteur de la crise économique : le monde irrationnel du profit.
Maintenant, afin de protéger la tête du vent glacial, je suis obligé de porter un préservatif retourné et fourré avec des implants mammaires PIP récupérés dans les poubelles d’un hôpital.

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