une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







dimanche 24 novembre 2013

Ma fille chérie



Dans les articles, le seul membre de la famille qui joue au héros est toujours le plus jeune. Les autres ont une fâcheuse tendance à fuir le blog au triple galop. Cela ne dépend pas de leur volonté mais de la mienne.
Oui le plus jeune fait tout pour m’exaspérer. Il aime bien me rappeler que sa naissance est le point de départ d’une vie merveilleuse pour lui et d’un chemin de croix pour votre serviteur.
Je tiens donc aujourd’hui et sur les prochains articles à réparer l’offense que j’ai pu faire à son frère et à ses sœurs. A partir de maintenant, je vous citerai à tour de rôle afin que la justice puisse appliquer l’égalité affective.
La grande sœur qui est aussi mon unique fille ainée n’apparait pas souvent dans mes articles car elle habite dans une région peuplée de normands appelée la Haute Normandie. D’ailleurs la première fois où j’y ai posé le pied, je n’en menais pas large. Le souvenir de sanguinaires marins du nord appelés Normands hantait mon esprit froussard. Finalement ils sont comme nous. Ils ont des autoroutes, des voitures, et en plus ils s’arrêtent aux passages bandés, du moins au Havre.
Donc ma fille vit au milieu de ces guerriers. D’ailleurs elle fricote avec l’un d’eux. Je respecte son choix, de toute façon je n’ai pas mon mot à dire. J’ai trop peur que les gênes Normands qui dorment en lui se réveillent et que sous l’effet de la colère ils me jettent par-dessus la falaise.
Que dire d’autre. Elle est pensionnaire dans un couvent où elle reçoit un enseignement la préparant à être une parfaite femme d’agriculteur. Elle apprend ainsi à faire la différence entre une vache et une carotte, à dépolluer son homme recouvert de pesticide, à traire les cochons, à garder les patates et à gratter les routes lors des betteraves.
Ainsi cette année est sa dernière année d’études secondaires. À la fin de l’année elle passera un examen qui lui permettra d’épouser un agriculteur. Plus sa mention à l’examen sera élevée, plus le promis aura d’hectares et moins de bêtes. Le nom de l’examen est BAC.S qui en non abrégé peut se traduire ainsi : bonne agricultrice confirmée option soumise.
J’espère pour elle qu’elle obtiendra une mention, car d’après mes sources qui ne sont pas aqueuses mais à base de calva, lorsque le bac est obtenu de justesse, le promis vit dans une masure avec l’eau courante au puits et les toilettes sur le tas de fumier. T’inquiète pas ma fille, si jamais tu n’avais pas de mention, je t’offrirai le papier toilette parfumé dans le but de te rendre la vie plus agréable.
Théoriquement, tu viens nous rendre visite la semaine prochaine. Pourrais-tu demander à ton homme de laisser sa massue chez lui ? J’en ai marre qu’il me prenne pour son mannequin d’entrainement.

PS : on vient de me signaler que les patates ne se gardent pas. Je rectifie l’erreur, je voulais dire l’ensilage.

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