une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







vendredi 23 septembre 2011

centre de rétention (suite du précédent article)


Au centre de détention des nouveau-nés, c’est la panique. Les bébés hurlent leur colère. Les gardiens sont dépassés par les évènements. Ils n’ont aucune formation de baby-sitter. Ils n’ont même pas une formation de gardien. Ce sont des CRS, les mêmes qui ont participés à la l’interpellation de ces futurs délinquants.
Dans cet enfer de hurlements, qui est le plus à plaindre ? Les bébés en manque de sein ou de biberon, ou les CRS aux tympans bientôt percés. Pour l’instant c’est un foutoir sans nom. Certains CRS sont pères. Ils connaissent la raison des vagissements des enfants. Cependant, leur endoctrinement bloque toute action humaine. Pour eux, ce ne sont pas des nourrissons, mais de futurs criminels.
Quelques CRS saisissent les nourrissons par la peau du cou, afin de les secouer et de les transformer en « Bébé Orangina ». La PMI, complice au départ de la saisie des nourrissons, n’acceptent pas qu’ils soient maltraités.
Le centre de rétention n’est pas conçu pour recevoir des nouveau-nés. Il a été conçu pour accueillir des étrangers en situation irrégulière. Il en a d’ailleurs accueilli un grand nombre, mais comme toutes les bonnes choses, le filon s’est tari. Il s’est peu à peu vidé de ses occupants, expulsés. Le centre étant prévu pour accueillir des étrangers, il n’a aucun confort. C’est un immense dortoir sans lits avec un unique point d’eau en son milieu et des latrines sans porte sur un côté. Un des concepteurs du projet, humanisme dans l’âme déclarait : « ils ne vont pas se plaindre, dans leur pays, ils dorment dans des cases et  n’ont pas l’eau courante ».
 Ce brave homme pensait tout bêtement que pour ces gens-là, le centre de rétention serait un hôtel quatre étoiles. Il aurait évidemment fait la même chose pour les auvergnats.
Revenons à nos CRS débordés par les couches qui débordent. Ils ont beau être CRS, ils sont avant tout humains, et tout humain qui se respecte à un odorat. L’odeur de lait fermenté, d’urine lactée et le hurlement continu des bébés, agressent viscéralement leurs sens. Harcelés, ils sont limites à péter un câble.
Lorsqu’un CRS est débordé, il en réfère à son supérieur, qui en réfère directement au préfet. Le préfet, tenant à son poste en réfère immédiatement au ministre de tutelle. Ce dernier dont le travail est constamment prémâché par le président n’a qu’une seule solution : appeler le président.



(M’absentant quelques jours, les messages seront plus rares voire inexistants)




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