une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







dimanche 22 août 2010

Une petite croisière

       Deux jours sans nouvelles de ma part et quatrième jour de beau temps ! Autant vous dire, plutôt vous écrire, qu'il n'y a plus un seul cauchois. Heureusement les touristes sont là pour meubler le paysage.


Hier, nous avons navigué en direction de Dieppe et pourtant, nous sommes arrivés à Fécamp, port situé à 15 milles (1 mille = +ou- 1850m) au sud ouest de Saint-Val. Ceci est dû à des circonstances indépendantes de ma volonté.



Ne l'écoutez pas, il affabule comme d'habitude. M'avez-vous reconnu ? Je suis Avel Vat , son fidèle destrier. Entre nous, je n'ai pas vraiment le choix.


Il est responsable du changement de destination. Monsieur en a décidé ainsi, sous prétexte que c'était « pétole » (expression qui signifie que le vent est absent). Malheureusement, la pétole s'est métamorphosée en un force quatre bien établi. Ce qui en soi n'est pas une mauvais chose. Le vent venait pile poil de notre destination : moi qui ai horreur du vent de face ! Nous avons tiré des bords pendant cinq heures (zigzagué).


Lorsque que je suis dans des allures près du vent, je gite (penche). Cet idiot de Frédéric n'avait rien rangé à l'intérieur. Ainsi, les objets ont défié les lois de la gravité durant un laps de temps, puis Newton a de nouveau imposé sa loi et le plancher a servi de piste d'atterrissage. Le capharnaüm était tel qu'il m'est toujours impossible à décrire, même avec du temps et de l'imagination.


Le pire est que nous n'étions pas seul. Un couple d'amis, Florence, Jérôme, et leur enfant Thomas, naviguaient de concert. Ainsi, grâce à l'analyse farfelu de la situation météo de mon skipper, ils ont subi les mêmes conditions, sur un bateau plus petit, et aussi allergique que moi au près serré. Je me suis permis d'excuser mon skipper auprès d'eux, car ça ne lui est pas venu à l'esprit.


Heureusement que nous avons fait cette sortie en mer. Ainsi, il a pu s'apercevoir que je n'étais pas tout à fait prêt pour un long voyage. Le pilote automatique a eu une grosse faiblesse. Anne-So a dû prendre la barre. Pour moi, ce fut un réel plaisir. J'adore être barré par elle. Douceur, anticipation, tact et je m'arrête là. Elle barre au vent sans les instruments. Elle prend soin de moi et oblige Frédéric à réduire la toile afin de préserver mon gréement. Ah ! Que j'adorerais partir avec elle.


Louise, petite fille de deux ans, n'a pas apprécié d'être abandonnée par sa mère. La pauvre, elle dormait dans ses bras. Son frère s'est proposé de s'occuper d'elle à l'intérieur du bateau. En tout cas, ils se sont bien éclatés. Leurs rires parvenaient jusqu'au cockpit malgré le bruit du vent et des vagues.


Il est mignon ce voilier. Dommage que nous ne puissions pas nous reproduire entre nous!
Florence et Jérôme ne sont pas restés inactifs durant la nav. Ils ont pêché cinq maquereaux qu'ils ont partagés avec mon équipage.


En lisant ce texte, je suis certain que vous vous dites : Fred tombe dans l'anthropomorphisme. Je suis navré de vous induire en erreur. C'est bien moi Avel Vat qui ai écrit ce texte.

Dur dur la vie !


J'ai repris mon clavier. Je m'absente cinq minutes et mon bateau en profite pour me casser du sucre sur le dos. Il n'accepte pas que je sois le meilleur, le plus beau et le plus intelligent. Moi narcissique ?
Moi je préfère naviguer sur mon papa !

 
19 aout
 Deuxième jour de beau temps : assis dans le cockpit, j'assiste à un embouteillage monstre ! Les cauchois se bousculent vers le port pour prendre la mer et fuir vers l'Angleterre : seul pays où l'on est certain que le soleil n'est qu'une illusion.


         Le dernier exode d'une telle ampleur date de 1940 lorsque les anglais et de nombreux français tentèrent, sous les bombes allemandes, de rejoindre la Grande-Bretagne.

2 commentaires:

  1. bravo aux pros de la navigation ! Force 4, mon rêve !

    RépondreSupprimer
  2. Séverine, nous sommes tous volontaires pour t'aider à réaliser ton rêve.

    RépondreSupprimer