une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







samedi 25 février 2012

Six jours.


Lundi.
Les vocalises d’Antonin n’ont pas éradiqué la maladie. Ce matin la fièvre était toujours présente. Par contre, leur action s’est avérée efficace sur la toux qui trainait depuis plusieurs semaines dans mes pauvres poumons.

Mardi.
Rien

Mercredi.
«Vice dans la peau » : aucun rapport avec le mercredi, ni avec les autres jours de la semaine, du mois ni de l’année. Juste quatre mots, les uns à la suite des autres. Une suite non aléatoire. Un facteur inapte à l’intégration. Un bonnet d’âne ajusté sur la tête du porteur dès les balbutiements, puis couronné par quelques années de prison.
« Serrer la vis » : aucun rapport avec le mercredi, ni les autres jours du siècle. Antidote au vice. Une vis à bois ? À métal ? Une vis-à-vis ? Une vis à vice ? Le vice vissé par une vis. Des sévices au vice.
Le serrage de vis a pressé le vice et libéré le verbe. Le verbe délivré a le verbe haut. Cependant il est sans commune mesure avec le Verbe de Dieu.
L’absence de verbe est avantageuse. La conjugaison n’a pas lieu d’être.  Plus de futur, plus de subjonctif imparfait, plus de passé composé, plus de passé simple, seulement un passé, un présent et un avenir. Tant que le Verbe de Dieu est inaudible, le lendemain est là.

Les vacances scolaires arrivent au grand galop. Pourvu qu’elles ne refusent pas au dernier moment. Les gamins seraient tristes et des parents seraient heureux.

Jeudi.
Le désert.

Vendredi.
La sécheresse.

Samedi.
Jour des vacances. Les plus grands s’envolent pour la Réunion, les plus petits iront probablement en Bretagne.
Aucun article n’a été écrit pendant la semaine. La citerne est toujours aussi vide, à moins que ce soit la pompe qui refoule, ou les deux. Je soupçonne aussi, le plus jeune des enfants d’aspirer toute l’énergie et de la garder bien précieusement. Je ne suis pas une mère allaitante au sens propre, cependant, au sens figuré il me tête jusqu’au sang. Je suis le père nourricier. J’ai peur pour lui que la nourriture soit avariée et fétide. Pour l’instant il se porte comme un charme et son père dépérit.
Pourtant j’essaye de compenser sa succion par une ingestion quotidienne de nourriture. Je lis le petit robert et regarde assidument tf1 et M6 afin de déglutir une alimentation saine et équilibrée. J’épice avec les chaines de la TNT. J’évite systématiquement la cinq et surtout ARTE, je ne tiens pas à vermifuger mon gamin tous les mois. Malgré une alimentation compensatrice, je suis toujours l’ombre chétive du bouleau décharné.
D’ailleurs aujourd’hui, c’est mon ombre qui tape sur les touches du clavier, elle a plus de consistance que le corps. Je suis l’ombre de mon ombre.
 Les enfants sont réveillés.
J’ai été les voir. Ils ne m’ont point vu. Sans soleil, ni éclairage, l’ombre ne pouvait être.

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