Nous sommes partis en famille en fin de semaine et
nous sommes revenus en début de semaine. Pour les anglicans et les gens
normaux, nous sommes partis en week-end prolongé, ou nous avons travaillé une
semaine raccourcie.
Nous étions conviés à un anniversaire surprise.
C’est-à-dire que seuls, les invités étaient dans le secret. La personne
concernée ne savait pas que c’était son anniversaire, pourtant c’était le
cinquantième. Elle devait probablement ignorer qu’un anniversaire se fête tous
les ans. A sa décharge, et non celle de
son mari, qui vieillissant se répand de moins en moins, son anniversaire fut
fêté trois mois après le réel. C’est-à-dire qu’elle a eu deux fois cinquante
ans cette année. Elle a donc rajeuni de trois mois, car d’après Bernadette Soubirous
qui est mon interlocutrice privilégiée et bénite, seul le jour où est fêté
l’anniversaire, peut être retenu comme date d’anniversaire.
Donc nous fûmes une vingtaine à arriver à
l’improviste. Elle fut très heureuse de nous voir. Nous aussi d’ailleurs. Nous
discutâmes de tout et de rien, puis primes l’apéro qu’elle prépara. Ensuite
vint l’heure du repas, où elle dut s’atteler à la dure tâche de rassasier une
vingtaine d’estomacs vidés par un nombre de kilomètres excessifs. Nous
l’aurions bien aidé, cependant en tant qu’invité, il est incorrect de
participé à l’élaboration du repas. Son mari, tout heureux d’avoir réussi sa
surprise ingurgita quelques whiskys qui anéantirent sa bonne volonté.
Le repas fut excellent, cependant nous déplorâmes
l’absence de la maitresse de maison qui pour des raisons strictement
matérialiste s’obstinait à rester en cuisine. Son mari essaya vainement de
l’aider, mais après avoir vomit trois fois dans le bœuf bourguignon, fut
renvoyé manu militari parmi nous. Pour le vomi, nous l’apprîmes que le
lendemain. Comme quoi, de connaître la composition d’un repas, n’aide pas
toujours à le digéré.
Nous prîmes le digestif sous la tonnelle. Nous
déplorâmes une nouvelle fois l’absence de la maîtresse de maison qui s’obstinait
à préparer les chambres et à monter les tentes afin que chacun ait un endroit
pour dormir confortablement. Son mari tenta de l’aider, mais le digestif le
cloua pour la soirée sur le cactus géant rapporté d’Amérique par une de ses
sœurs.
Arrivés le samedi soir, nous repartîmes dans
l’ensemble le lundi matin. La maîtresse de maison resta les deux jours de son anniversaire surprise dans la
cuisine occupé à la confection des repas et la réfection des couverts. Son mari
essaya de participer, mais faucher par une bouteille de mirabelle il en fut incapable. Cette dernière
lui avait été prescrite pas une amie qui est médecin entre
deux brouettes de fumier.
Nous passâmes un excellent séjour, nous revîmes des
amis très chers. Cependant notre plus jeune fils les convainquit que l’amitié
était une belle chose, mais qu’il y avait des limites. La maitresse de maison
ne réussit pas totalement à cacher sa joie lorsque nous partîmes. Cependant,
nous prîmes ce sourire pour du bonheur. Son mari essaya de nous saluer, mais un
petit bordeaux apporté par sa belle-sœur l’aiguilla du mauvais côté de la maison.
- Que fais-tu, mon chéri ?
Les femmes ! Que c’est chiant par moment. Elle me
voit écrire et elle me demande ce que je fais. Je tais ma pensée et lui dis
juste ce que je fais.
- J’écris mon petit oiseau des iles.
- T’écris quoi ?
Elle me pose la question alors qu’elle est en train
de lire.
- Notre séjour breton.
- T’as pas l’impression de déformer la vérité.
Elle va me casser les couilles encore longtemps.
- Mon petit tyrannosaure, je n’écris que ce que j’ai
vu.
Je suis fier, je viens de la traiter de
tyrannosaure. Elle va comprendre la symbolique et me foutre la paix.
- Ce que tu écris ne correspond aucunement à la
réalité. Tu as passé les deux jours, ivre mort à cuver ton vin sur un nid de
hérissons, qui d’ailleurs t’avaient adopté. Surement ton coté hérissant.
Salut la compagnie, c’est Anneso qui a pris la
plume. C’est juste pour remercier le mari qui a fait un bouleau d’enfer et
réussi un anniversaire digne de ce nom. Je t’envie toi qui as eu droit à une
telle fête. Mon homme est incapable d'en organiser une et même d’y penser. D’ailleurs
quelquefois je me demande s’il est capable de quelque chose.
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