une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







jeudi 4 avril 2013

Séjour au monastère.





J’écris, j’écris et je ne publie pas. Ce n’est ni par modestie, ni par conscience de la nullité de mon écriture. La raison est simple comme la cuisson des nouilles. L’endroit qui nous héberge pour le weekend de pâques n’a pas de connections internet. Nous avons une ligne directe avec Dieu mais pas de réseau wifi. Même la 3g est absente.
Nous sommes parties en famille dans un lieu où la ferveur religieuse est la principale qualité. Ces dernier temps, ces derniers mois, ces dernières années, qu’écris-je ? Ce dernier cinquantenaire, je me suis un peu éloigné de la Maison de Dieu.


Il était temps pour moi, père de quatre enfants de reprendre le chemin qui mène à Rome, puis suite à une correspondance, au paradis. Je ne pouvais pas laisser ma femme et mes enfants sur le quai de la non croyance.
Donc nous sommes dans une abbaye. Nous passons nos journées à méditer et à courir après le petit de vingt mois, qui comprend difficilement les bienfaits du recueillement. Le rapport temps est en faveur du petit. A deux nous ne sommes pas de trop à le surveiller. Il a failli se noyer dans le bénitier. Il a mordu deux bonnes sœurs dans les parties charnues où j’aime laisser trainer mon regard de vieux pervers. Je dois admettre qu’il a goût prononcé pour les croupes amples  et grasses à souhait. Par contre elles n’ont pas apprécié la ferveur de la morsure. Il a aussi dévoré les hosties prévues pour la messe. Je ne m’étendrais pas  sur sa vivacité d’esprit et de découverte.
Nous discutons avec les autres familles qui, je le reconnais, ont des enfants mieux dressés que les nôtres. D’après eux, c’est grâce à Dieu qui les a assistés dans les moments difficiles. Leur Dieu qui est « théologiquement » le même que le mien, n’a pas le même sens de l’éducation. Je le soupçonne d’avoir forcé le petit à planter les dents dans un endroit où notre seigneur y aurait volontiers mis les siennes. Evidemment je garde cette réflexion pour moi. Je ne suis pas un provocateur, juste un novice découvrant les plaisirs des discussions célestes.
Notre fille de cinq ans râle plus qu’elle ne prie, et lorsqu’elle prie, c’est pour demander une piscine avec un toboggan, un trampoline...Elle considère les promenades contemplatives ennuyeuses. Nous la sermonnons en montrant en exemple les autres enfants qui suivent leurs parents sagement sous les arches du cloitre en tirant discrètement la langue aux bonnes sœurs.
Mon fils de 14 ans est là aussi. Lui qui, à la maison reste cloitrer dans sa chambre pendant des heures, ne supporte notre retraite.
Ma fille ainée a préféré s’abstenir de passer des vacances en famille. Elle est trop préoccupée à réviser son Bac, à découvrir les joies du flirt et à « facebouquer ».  
Ma tendre et chère est heureuse de découvrir les joies de la méditation. Un jeune moine s’occupe plus particulièrement d’elle. Ensemble ils s’isolent de nombreuses heures pour prier. Le rapprochement avec Dieux la transcende. Elle en ressort légère comme un ange.

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