J’écris, j’écris et je ne publie pas. Ce n’est ni
par modestie, ni par conscience de la nullité de mon écriture. La raison est
simple comme la cuisson des nouilles. L’endroit qui nous héberge pour le
weekend de pâques n’a pas de connections internet. Nous avons une ligne directe
avec Dieu mais pas de réseau wifi. Même la 3g est absente.
Nous sommes parties en famille dans un lieu où la
ferveur religieuse est la principale qualité. Ces dernier temps, ces derniers
mois, ces dernières années, qu’écris-je ? Ce dernier cinquantenaire, je me
suis un peu éloigné de la Maison de Dieu.
Il était temps pour moi, père de quatre enfants de
reprendre le chemin qui mène à Rome, puis suite à une correspondance, au
paradis. Je ne pouvais pas laisser ma femme et mes enfants sur le quai de la
non croyance.
Donc nous sommes dans une abbaye. Nous passons nos
journées à méditer et à courir après le petit de vingt mois, qui comprend
difficilement les bienfaits du recueillement. Le rapport temps est en faveur du
petit. A deux nous ne sommes pas de trop à le surveiller. Il a failli se noyer
dans le bénitier. Il a mordu deux bonnes sœurs dans les parties charnues où
j’aime laisser trainer mon regard de vieux pervers. Je dois admettre qu’il a
goût prononcé pour les croupes amples et
grasses à souhait. Par contre elles n’ont pas apprécié la ferveur de la
morsure. Il a aussi dévoré les hosties prévues pour la messe. Je ne m’étendrais
pas sur sa vivacité d’esprit et de
découverte.
Nous discutons avec les autres familles qui, je le
reconnais, ont des enfants mieux dressés que les nôtres. D’après eux, c’est
grâce à Dieu qui les a assistés dans les moments difficiles. Leur Dieu qui est « théologiquement »
le même que le mien, n’a pas le même sens de l’éducation. Je le soupçonne
d’avoir forcé le petit à planter les dents dans un endroit où notre seigneur y aurait
volontiers mis les siennes. Evidemment je garde cette réflexion pour moi. Je ne
suis pas un provocateur, juste un novice découvrant les plaisirs des
discussions célestes.
Notre fille de cinq ans râle plus qu’elle ne prie,
et lorsqu’elle prie, c’est pour demander une piscine avec un toboggan, un
trampoline...Elle considère les promenades contemplatives ennuyeuses. Nous la
sermonnons en montrant en exemple les autres enfants qui suivent leurs parents
sagement sous les arches du cloitre en tirant discrètement la langue aux bonnes
sœurs.
Mon fils de 14 ans est là aussi. Lui qui, à la
maison reste cloitrer dans sa chambre pendant des heures, ne supporte notre
retraite.
Ma fille ainée a préféré s’abstenir de passer des
vacances en famille. Elle est trop préoccupée à réviser son Bac, à découvrir
les joies du flirt et à « facebouquer ».
Ma tendre et chère est heureuse de découvrir les
joies de la méditation. Un jeune moine s’occupe plus particulièrement d’elle.
Ensemble ils s’isolent de nombreuses heures pour prier. Le rapprochement avec
Dieux la transcende. Elle en ressort légère comme un ange.
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