Aujourd’hui c’est pâques. Les œufs préparés par la
maman des enfants attendent sagement d’être cachés dans le jardin. Je les
plains. Dehors il gèle à pierre fendre. Je plains les enfants qui risquent de
finir congeler. Je les plains aussi parce qu’ils ne trouveront jamais
les œufs. Ma femme m’a supplié, hier soir de les cacher.
- Chérie dit-elle en flattant de sa main une partie
de mon corps qui ne demande qu’à être flatté, pourrais-tu cacher les œufs dans
le jardin. Tu te lèves toujours tôt.
Elle a accentué son mouvement de va et vient. Je
n’ai pas résisté, j’ai cédé à sa demande. Je sais que je n’aurais pas dû.
La dernière fois que j’ai géré les œufs de pâques,
je me souviens, c'était il y a dix ans. Je les avais très soigneusement cachés. Même un
chien de chasse serait rentré bredouille. Mes enfants n’ayant pas le flair d’un
fin limier ne les ont pas trouvés, ils ont juste ramené une urticaire cédée
gracieusement par des orties qui remplaçaient temporairement les fleurs. Ma
femme de l’époque m’avait demandé de les aider, J’ai refusé, elle m’avait
supplié, j’ai refusé, elle m’avait menacé de divorce, j’ai refusé, elle a
divorcé, les œufs doivent toujours être là où je les avais placé.
Cacher : Soustraire, dérober à la vue, mettre
dans un lieu où on ne peut trouver. Petit Robert
PS : je divorce de nouveau.
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