Ce matin je n’aurais pas dû écrire, mais courir.
Cependant une défaillance du genou gauche a rendu la course à pieds
boitillante. N’appréciant pas l’esthétique de la démarche, j’ai préféré
surseoir et m’assoir au bureau. La faiblesse du genou est indépendante de la vieillesse
approchante ou d’une trop grande ferveur religieuse. La responsable est une
chute de vélo. Le véritable coupable est un corps gras non identifiable répandu
dans un virage d’une piste cyclable.
Le vélo est devenu mon principal moyen de transport.
Une petite charrette deux places me permet d’emmener mes petits monstres à
l’école et à la crèche. Ainsi depuis un an, je n’utilise plus la voiture en
ville.
En tant qu’intégriste corrompu écologiste, je hais
tous les automobilistes et leur boite de conserve qui crache un nuage de fumée.
Je suis fâché avec tous les amis et les membres de ma famille qui possèdent une
voiture. Je suis en froid avec ma femme qui ose se déplacer avec. Et le pire
est que je ne m’adresse plus la parole car je suis le propriétaire du véhicule
utilisé par ma tendre et chère. Je suis
un homme qui va jusqu’au bout de ses convictions.
Lorsque j’écris que je me déplace à vélo, j’affabule
légèrement. Effectivement je suis sur le vélo, les deux enfants assis dans la
charrette bien à l’abri des intempéries. Le tout posé sur une remorque, tirée
par ma femme avec sa voiture qui est ma voiture. Voleuse !!!
La faiblesse du genou n’est pas due à une chute de
vélo. Je décide comme les hommes politiques d’être transparent. J’étais dans
mon canapé regardant une émission pour non comprenant sur la une, lorsque j’ai
cru comprendre. La violence du choc fut telle que je me suis levé et là, patatras !
Mon pied droit s’est posé sur une plaquette de beurre qui avait chue lors du
sursaut neuronal. Je me nourris exclusivement de beurre et de pinard. Le
beurre, car je suis carencé en vitamine A, le vin rouge me sert d’anti
cholestérol. Avec ce régime tonique, je me déplace plus facilement en rampant
qu’en marchant.
Transparent jusqu’au bout, je dévoilerai tout sauf
mon corps, dont le petit bonhomme Michelin en comparaison semble
neurasthénique. Ce n’est pas moi qui écris. C’est un nègre à la peau couleur
ébène dont les bras luisants et musclés étreignent avec passion le corps de ma
femme. Mes énormes bourrelets ont avalé mon instrument de reproduction. Tant
qu’à payer un nègre, autant en profité pour qu’il soit multi tâches.
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