Depuis que l’écriture avec un petit (e) a détrôné
les grasses matinées, mon esprit a expulsé plus d’une vingtaine de textes. Si
j’avais modéré les expulsions, j’aurais meublé le blog pendant un an en
écrivant deux articles par mois : un bimensuel. J’aurais peaufiné le
style, chassé les fautes d’orthographe qui adorent jouer à cache-cache. Elles
jouent si bien que je ne les trouve jamais, même en trichant. Avant de pondre
quoique ce soit, j’aurais au préalable enquêté sur le sujet. Un article digne
de ce nom aurait ainsi été publié. Il aurait apporté au(x) lecteur(s) toutes
les attentes qu’il(s) mérite(nt) d’attendre dans la salle d’attente exposé aux
courants d’air, dont l’architecte exilé dans les iles du pacifique, n’a pas
imaginé une seconde que dans la métropole, il pèle !
Au lieu de cela, les articles se suivent sans
interruption.
Inquiet, j’ai consulté ma psy attitrée. La consultation
a été violente. Nous n’avons pas la même conception de l’urgence. Elle a très
modérément apprécié que je la réveille en pleine nuit pour qu’elle m’éclaire de
ses lumières. D’ailleurs en plein jour, comment aurait-elle pu
m’éclairer ? Après un savon mémorable et les joues en feu, elle a remarqué
mon mal-être et accepter d’ausculter mon Moi.
Le verdict fut net et concis : diarrhée de
l’esprit.
D’après elle, je suis sujet à une alternance
chronique de diarrhées et de constipations. Ce qui explique les phases
prolifiques et les périodes de sécheresse.
Toujours d’après elle, je serais en phase de crise
aigüe de colique.
J’accepte. Je n’ai pas le choix, elle abhorre d’être
contrariée. J’ai le cerveau qui se vide,
j’en ai mal à la tête. Même la journée, il continue à se vider. Mes collègues
de travail (et oui je bosse) supportent de moins en moins ma courante
intellectuelle. La liquéfaction des mots les rebute. La contagion les repousse.
L’odeur des idées les indispose. Ma chiasse les submerge, seule la fuite ou les
boules Quies sont suffisamment efficaces pour la contrer. Je n’arrive pas à stopper
la vidange intellectuelle. J’ai une chasse d’eau à la place du cerveau. Je chie
des paragraphes à longueur de journée. J’ai le fondement de la pensée irrité
qui me brule. Je panique, j’ai peur de me déshydrater, de me réveiller complètement
vidé, sans imaginations, sans mémoires, sans images, sans sons, sans
raisonnements, sans intelligence, de reprendre conscience inconscient. J’ai
peur que cela s’arrête, j’ai peur que ça ne s’arrête jamais.
Ma tendre et chère m’a prescrit un remède :
regarder non-stop pendant vingt-quatre heures tf1. C’est la seule solution pour
stopper la diarrhée.
Je crois que
je vais choisir l’homéopathie.
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