une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







lundi 21 novembre 2011

Faits divers.

Des cheveux vont se dresser sur la tête de nombreux lecteurs. Le texte qui suit est l’expression d’un ras-le-bol du fait divers. Un ras-le-bol de l’exploitation des horreurs par les médias et les politiques.
Chaque fait divers est horrible, chaque perte d’un enfant, d’un proche est une douleur insupportable et indescriptible. Chaque fait divers nous rappelle que nous pouvons être, nous aussi, la victime d’un délinquant, d’un chauffard de la route, d’un récidiviste, d’un chasseur. Tout doit être mis en œuvre pour éviter que ce genre de fait se reproduise.

Les médias vis-à-vis des faits divers ont une attitude mercantile et sélective. Bien évidemment grâce à de nombreux citoyens (pas tous ! heureusement), qui s’abreuvent au quotidien de ce genre de mets. La preuve : sur France Culture et sur Arte, le traitement du fait divers est inexistant, alors que ces chaines traitent aussi de faits de société. Tandis que sur d’autres chaines généralistes, ces faits sont décortiqués durant aux moins dix minutes en période de grande écoute. Ces dernières répondent à une demande croissante de sordide de la part des téléspectateurs, et en profitent pour engranger un maximum de royalties. La société manque de décence. Elle se rince l’œil. Des chaines de télévision, toujours elles, transforment en fiction des  faits divers, ou tentent de les expliquer en exhibant les meurtriers et les victimes, le tout entrecoupé de pubs.
 Les politiques ont aussi une attitude qui s’adapte à la demande des électeurs. Cependant cette conduite n’est que de la poudre aux yeux. Elle permet d’engranger des voix et de ne résoudre aucun problème. Ils se servent de l’horrible pour rebondir. Il est inadmissible de réunir un paquet de ministres pour essayer de pondre une énième loi qui sera tout aussi inefficace que les précédentes. Surtout qu’aucun des ministres n’est compétent pour gérer de telles affaires. Toutes les lois du monde n’empêcheront jamais ces horreurs. Cependant au lieu de dépenser l’argent du contribuable dans des réunions qui ne servent à rien, injectons-le dans les institutions qui sont déjà en place et qui manquent cruellement de moyens pour prendre en charge les délinquants sexuels. Les chaines qui font de l’audience grâce au morbide devraient payer une taxe sur les gains dans le même but.
Le côté sélectif des faits divers. Un jeune qui décède sous la balle d’un chasseur ne provoque pas un tollé. Les médias en parlent trente secondes et puis basta. Ce qui peut être considéré comme normal. Les politiques ne se réunissent pas en urgence pour légiférer sur les accidents de chasse. Alors qu’ils sont responsables de quelques décès par an. Les parents d’un enfant mort sous les balles d’un chasseur ont aussi de la souffrance. Cependant, cet accident sera considéré comme « la faute à pas de chance ».
C’est certain, il y a eu des erreurs. C’est certain, des crimes auraient pu être évités. Est-ce en agissant médiatiquement avec tambours et trompettes que le risque diminuera ? Si c’était vrai, il y a déjà un bout de temps qu’il n’y aurait plus de meurtres, ni de récidivistes. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’un tel déferlement d’annonces s’étale au sujet de la récidive. Le résultat est : peut mieux faire. Plus de discrétion et d’efficacité devraient être la devise de nos gouvernants qui sont payés à brasser de l’air.

Je suis père de quatre enfants. Parfois j’ai peur. Je sais qu’un jour tout peut basculer : Un violeur, une voiture, un suicide, un cambrioleur, une bande désœuvrée… Cependant je suis allergique au traitement exacerbé du fait divers : beaucoup de tapage et réduction simultanée les budgets. J’ai bien peur que dans l’avenir l’insécurité augmente malgré la force de persuasion de nos politiques.  
Il y a ceux qui parlent, il y a ceux qui font.

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