une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







mardi 20 décembre 2011

Syndrome de la page blanche

Ce matin, une page blanche sur le blog me conviendrait parfaitement. J’entends déjà certains lecteurs commentés :
- Il n’est pas trop tôt.

Le syndrome de la page blanche est présent. Ses tentacules gluants  enserrent les poignets afin de les bloquer dans leur travail de frappe. D’autres tentacules raclent l’intérieur de la boite crânienne et aspirent le contenu. La vision est maintenant aussi blanche qu’un paysage de montagne sous la neige et le brouillard.
Paniqué par la blancheur opaque, je me lève dans l’idée de court-circuiter le syndrome en buvant une tasse de café noir. Oui du café noir, c’est l’antidote du blanc. Comment se repérer dans ce monde d’albâtre ? Comment se déplacer lorsque l’on ignore si l’on est assis ou debout ?
Du café noir? Qu’est-ce du café ?
Je veux du noir, du noir. Du noir ?
Je veux ma maman ! Qu’est-ce maman ?
Les mots naissent par habitude, ils sont sans signification.
« Je pense donc je suis ». Cette phrase me rassure. Je suis encore une entité. Je ne pense que : je pense donc je suis. Je pense et ne suis plus. Je suis une pensée sans consistance. Une pensée qui ne pense plus. Pourtant j’ai encore la conscience d’être, juste d’être. J’aimerais ne pas être. J’aimerais ne pas être ce que je suis et penser.
Je secoue la tête afin de créer un peu de couleur. Comment secouer une tête lorsque l’on n’est pas ? Ma tête n’est plus. Je ne suis plus, je ne pense plus. Le syndrome de la page blanche m’a anéanti.

Le syndrome se lèche les babines, rentre ses canines érectiles et se dirige vers le nègre de service. Un nouveau repas en perspective.
Le syndrome de la page blanche ignore qu’un nègre qui broie du noir est indigeste.

Le nègre

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