une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







mercredi 17 avril 2013

Diarrhée



Depuis que l’écriture avec un petit (e) a détrôné les grasses matinées, mon esprit a expulsé plus d’une vingtaine de textes. Si j’avais modéré les expulsions, j’aurais meublé le blog pendant un an en écrivant deux articles par mois : un bimensuel. J’aurais peaufiné le style, chassé les fautes d’orthographe qui adorent jouer à cache-cache. Elles jouent si bien que je ne les trouve jamais, même en trichant. Avant de pondre quoique ce soit, j’aurais au préalable enquêté sur le sujet. Un article digne de ce nom aurait ainsi été publié. Il aurait apporté au(x) lecteur(s) toutes les attentes qu’il(s) mérite(nt) d’attendre dans la salle d’attente exposé aux courants d’air, dont l’architecte exilé dans les iles du pacifique, n’a pas imaginé une seconde que dans la métropole, il pèle !
Au lieu de cela, les articles se suivent sans interruption.
Inquiet, j’ai consulté ma psy attitrée. La consultation a été violente. Nous n’avons pas la même conception de l’urgence. Elle a très modérément apprécié que je la réveille en pleine nuit pour qu’elle m’éclaire de ses lumières. D’ailleurs en plein jour, comment aurait-elle pu m’éclairer ? Après un savon mémorable et les joues en feu, elle a remarqué mon mal-être et accepter d’ausculter mon Moi.
Le verdict fut net et concis : diarrhée de l’esprit.
D’après elle, je suis sujet à une alternance chronique de diarrhées et de constipations. Ce qui explique les phases prolifiques et les périodes de sécheresse.
Toujours d’après elle, je serais en phase de crise aigüe de colique.
J’accepte. Je n’ai pas le choix, elle abhorre d’être contrariée.  J’ai le cerveau qui se vide, j’en ai mal à la tête. Même la journée, il continue à se vider. Mes collègues de travail (et oui je bosse) supportent de moins en moins ma courante intellectuelle. La liquéfaction des mots les rebute. La contagion les repousse. L’odeur des idées les indispose. Ma chiasse les submerge, seule la fuite ou les boules Quies sont suffisamment efficaces pour la contrer. Je n’arrive pas à stopper la vidange intellectuelle. J’ai une chasse d’eau à la place du cerveau. Je chie des paragraphes à longueur de journée. J’ai le fondement de la pensée irrité qui me brule. Je panique, j’ai peur de me déshydrater, de me réveiller complètement vidé, sans imaginations, sans mémoires, sans images, sans sons, sans raisonnements, sans intelligence, de reprendre conscience inconscient. J’ai peur que cela s’arrête, j’ai peur que ça ne s’arrête jamais.
Ma tendre et chère m’a prescrit un remède : regarder non-stop pendant vingt-quatre heures tf1. C’est la seule solution pour stopper la diarrhée.
 Je crois que je vais choisir l’homéopathie.

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