une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







jeudi 25 avril 2013

Salaud de nègre



Ce matin c’est la galère. J’ai dû me lever tôt afin d’écrire un article. Mon nègre attitré refuse de bosser. Monsieur est épuisé. Je me demande bien par quoi. A l’exception de s’occuper des gamins et de ma femme, il n’en fiche pas une rame de la journée. Tout fout le camp, même le personnel.
J’eus d’autres nègres que lui. Le premier fut un inuit. Son français était loin de la perfection, c’était parfait, il ressemblait au mien. Ma femme appréciait le côté esquimau. Les enfants aussi, surtout le plus jeune qui décida un jour de le dévorer. Depuis ce jour-là, nous sommes en froid et notre inuit est parti vivre dans une famille moins cannibale.
Ensuite nous accueillîmes un chinois. Ma femme n’apprécia pas. Je ne me souviens pas de la raison. Les enfants furent indifférents. Mais lorsque j’appris que toute sa famille participait à l’élaboration des articles, je ris jaune et le congédiai.
Puis nous tentâmes d’embaucher une jeune femme des pays de l’est. Elle s’occupa parfaitement des enfants, l’écrit n’était pas extraordinaire mais compensait largement ma fainéantise. Par contre elle refusa les bras de femme et aussi les miens ; elle me considérait trop vieux, trop poilu et pas assez riche. Charitables, nous lui rendîmes son passeport confisqué et nous la regardâmes prendre son envol.
Il y eut une période où Je ne trouvai personne comme nègre. Je déforme la réalité. Je trouvai, mais je n’avais pas les moyens de m’offrir leurs services. Cette période dura un an. Durée pendant laquelle le blog resta vide. Je finis par trouver un congolais qui accepta de me servir de nègre. Il s’occupa aussi des enfants et apporta du réconfort à ma femme qui traversait une période difficile.
Maintenant, Monsieur refuse de travailler sous prétexte que ma femme l’épuise de trop et que les enfants sont pires que des lions à jeun. Tout fout le camp même les nègres.
Je ne me laisse pas faire. Je le menace de le dénoncer afin qu’il soit expulsé et jeter dans son pays. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, il me répond :
- Désolé mon vieux, mais je suis déjà dans mon pays. Je suis français.
Mon sang ne fait qu’un tour :
- Comment !?! Un noir français. Ce n’est pas possible. La France appartient aux blancs depuis des siècles. D’ailleurs l’homme de Neandertal était blanc. L’Afrique est peut-être le berceau de l’humanité, mais personne ne vous a demandé de sortir de votre berceau. Alors tu rentres dans ta savane et tu reprends ta tétine et ton pagne !
Sincèrement je regrette le temps de l’esclavage où les nègres étaient payés à coup de fouet. Ne pouvant pas le chasser de la France, je décide de le virer de chez moi. Je n’utilise pas la force car je ne fais pas le poids, mais lui fais comprendre qu’il est de trop ici. Il réagit gentiment, comme quoi mon apriori vis-à-vis des noirs manque d’objectivité. Il quitte la pièce sans rien dire et disparaît de ma vue.
- Fred !
C’est ma femme qui m’appelle.
- Oui mon petit pissenlit bleu.
- Qui paye le loyer dans cette maison ?
- c’est toi mon petit Vésuve.
- Qui t’entretient ?
- C’est toi ma méduse.
- Alors tu prends tes cliques et tes claques et tu disparais de ma vue. Avant de partir, monte nous deux cafés.

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