une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







dimanche 15 mai 2016

Brume de mer



Les enfants sont réveillés. La maman dort, je refuse de préparer le petit déjeuner. Je suis en grève.
 Cette nuit je suis parti naviguer. Comme tous les marins, j’ai préparé ma navigation en étudiant les cartes marines, les cartes météo, les cartes de courants et j’ai consulté les avurnav. La capacité de travail fut trop sollicitée. Je ne suis pas un intellectuel. Dès que je lis plus d’une ligne, le cerveau surchauffe. Je le refroidis avec un liquide de refroidissement du terroir. Plus la chaleur dégagée est importante, plus la quantité de liquide absorbée augmente, plus le cerveau est capable de fonctionner à plein régime. Le résultat fut concluant, je retins parfaitement toute les instructions nécessaire à la navigation nocturne. Je larguais les amarres et franchit les passes du port sans incident.
Ensuite un brouillard non prévu tomba. Son épaisseur était telle que la brume pénétra à l’intérieur du bateau. La lecture des écrans de contrôle devint difficile puis impossible. Je m’égarais. Je dus prendre un coup de bôme car je me réveillais bien plus tard. Il faisait jour. J’avais mal à la tête. Je vérifiais la position du voilier en sortant la tête par la porte du carré. Je vis une falaise juste devant le nez du bateau. Bien que nauséeux, j’avais les idées claires. Je me précipitais sur la barre et la poussais à fond afin d’éviter une fortune de mer. Le bateau ne réagit pas.
Je ne suis pas en grève mais sur la grève.

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