une petite précision s'impose


Ce blog de voyage, conçu pour raconter notre périple en voilier, s’est transformé progressivement en un blog hébergeant des articles hétéroclites. Ils sont les récits d’autres périples, plus cérébraux que physiques.
Ma compagne préfère ce style de voyage. Une préférence extrémiste, je suis enfermé à double tour dans un cabinet noir. Seul un clavier lumineux me permet de communiquer avec le monde extérieur.







mardi 17 mai 2016

Parano



 Au bateau nous pratiquons un rite tombé en désuétude : la vaisselle. Nous ne sommes que de petits nantis, nous n’avons pas de lave-vaisselle à bord. Un soir de ce weekend, après le repas, je décide de faire la vaisselle (avant cela est plus difficile). Au moment où je commence à remplir l’évier d’eau chaude une envie pressante et non prémédité vient me titiller le fondement (comme les gamins lorsqu’il faut débarrasser). Je me dirige vers les sanitaires du port avec les poubelles du tri sélectif afin de donner le change. Nous avons les toilettes au bateau, mais le tout à l’égout n’est pas encore branché.

 Lorsque Je reviens, Aso a déjà entamé le rituel. Elle me demande de préparer le lait du petit qui boit sa rasade tous les soirs. Je rétorque que je ne peux point car  j’ai les mains sales. Elle s’écarte de l’évier afin que je puisse me les laver. Ensuite, je m’occupe de l’addiction au lait du petit.
 La place devant l’évier étant toujours vacante, je la prends et m’attaque à la vaisselle, puis je pose la question à Aso.
- Comment ce fait-ce que je fasse la vaisselle ?
Elle me répond, que j’en ai pris l’initiative. Justement cela est ce qui m’inquiète.   Je ne prends jamais d’initiative
Je ne crois pas en Dieu. Mais je soupçonne ma douce compagne des iles Caïmans d’y croire. Lui aurait-elle discrètement téléphoné afin de m’inciter à pratiquer ce rite d’un autre temps ? Je ne crois pas en Dieu, mais il peut être. Je ne crois pas en mon voisin, pourtant je puis vous affirmer qu’il est bien présent. Dieu n’aurait-il pas déjà fait un enfant à une dame sans le consentement de l’époux de ladite dame ? D’un enfant à la vaisselle il n’y a qu’un pas. Je ne crois pas en Dieu, mais qui me dit qu’il ne croit pas en moi.

La discussion a été ardue. Mes arguments bien que parfaitement étayés, ne résistèrent pas ses affirmations. Elle n’était pas seule.

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