D’où nous sommes, nous avons le plaisir d’assister en direct à l’évolution de la fenêtre météo que nous devions emprunter. Elle se bonifie avec le temps. Elle a la configuration parfaite pour rejoindre la France dans le calme, la vélocité et la sérénité. Une fenêtre comme celle-ci ne doit apparaître que tous les dix ans.
Nous ne sommes pas dessus. Nous avons juste flirté avec le commencement. Notre route était parallèle à la côte pendant une soixantaine de milles. Avel Vat a navigué voiles en ciseau pendant trente milles avec le régulateur d’allure : le pied. J’ai même hésité à continuer. Cependant les fichiers météo prévoyaient une zone de calme de 24 heures où le moteur aurait donné de la voix, et la voie d’eau aurait amplifié. J’aurais peut-être dû. Le vent a forcit lorsque j’ai vu la voie d’eau. N’étais-ce pas la main de dieu qui nous poussait et qui disait :
- Allez mes petits, je veille sur vous, continuez, continuez.
Nous l’avons écouté. Puis au milieu du Golfe de Gascogne, la voie d’eau a pris une telle importance que le bateau a soudainement coulé. J’ai donc interpellé notre Seigneur :
- Oh ! Oh ! Dieu, vous aviez dit que vous nous protégiez.
- Soyez sans crainte mes enfants, je suis là. Il ne vous arrivera de grave.
- Mais ! Nous nous noyons !
- Vous pensez vous noyer. Je préfère tout simplement vous avoir près de moi, ainsi vous serez à l’abri de toutes sortes d’accidents. Vous ne sentirez plus les tourments qui perturbent la vie des êtres sur terre.
- Pardon, j’ai des enfants, une femme qui m’aime et que j’aime. Vivien a sa maman qui l’attend à Camaret.
- Ne me parles pas de Camaret ! J’ai un représentant que se promène toujours avec une partie à l’air.
- Pardon mon seigneur. Je ne parlerais plus de Camaret. Par contre, ce n’est pas une partie, mais deux.
- Tu es sûr ! J’ai créé l’homme et je sais qu’il en a qu’une.
- Je vous promets que non, d’ailleurs, la preuve, j’en ai deux.
- Exact. Je ne comprends pas !
- Il y eu une mutation. Deux, permettent de faire balancier. Excusez-moi, mais mon fils et moi nous désirerions rejoindre notre famille.
- Vous les verrez très prochainement, dans un quart d’heure ils seront avec vous.
- Laissez les vivre.
- t’inquiètes, ils vivront leur vie entière sur terre. Ici c’est la vie éternelle, alors la relativité du temps nous nous asseyons dessus. La durée n’existe pas.
- Mon seigneur, nous ne méritons pas votre protection. Je connais des personnes plus dignes et plus humbles qui accepteraient sans problèmes de se réfugier sous vos ailes.
- Qui ça ?
- Par exemple, les banquiers. Vous les reconnaitrez sans problème, ils ont de grosses maisons, de grosses voitures, de gros bateaux, de gros avions, un gros portefeuille et un tout petit cœur. Il n’y a pas qu’eux. Les hommes politiques ont des problèmes avec leur garde rapprochée. Votre protection leur sera bénéfique.
- Qu’est-ce un homme politique ?
- C’est un homme qui s’aime. C’est un marin exceptionnel, il va toujours dans le sens du vent. Il est aussi capable de parler pendant des heures pour ne rien dire. Il détient la vérité, la vraie. Un politique, rien que par les paroles à le pouvoir de fermer les parapluies de l’assistance alors qu’il pleut averse.
- Un faiseur de miracles !
- En quelques sortes. Il a une extraordinaire force de persuasion. Il a la possibilité de faire croire qu’une assiette est pleine, alors qu’elle est vide.
- Mais ! C’est un menteur. Hors de question qu’ils viennent chez moi.
- S’il vous plait, ce sont de pauvres hommes ; ils ont le cœur sur la main. D’ailleurs à chaque élection ils désirent le bien-être de tout le monde.
- En es-tu certain ?
- Oui. J’échange ma protection contre la leur. Vous verrez, ils sont d’une compagnie agréable.
- Bon, j’accepte. Cependant, je suis incompétent en mécanique. Alors je vous dépose à la Corogne.
La pièce à changer est commandée. A Figueira, je n’ai jamais eu la certitude de quoi que ce soit. Pour l’instant nous attendons qu’elle arrive
Je suis foutu, nous sommes le cinq mai. La date butoir de mon retour auprès d’Anneso. Pauvre Ferdinand, il va être obligé de peindre et de vivre avec ma moitié. Je le remplacerais quand il voyagera.
Ce con a horreur des voyages !
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